Quand une raie pastenague tombe enceinte toute seule

Charlotte, une raie pastenague qui vit en en captivité aux États-Unis, attend des bébés. Un mystère qui intrigue les scientifiques car aucun mâle ne l’a approchée depuis des années.
Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La propriétaire d'un aquarium de Caroline du Nord (États-Unis), présente l'une de ses pensionnaires, Charlotte, une raie pastenague, qui a fait des bébés... toute seule. (CAPTURE D'ECRAN)

Charlotte, une raie pastenague qui vit dans l’aquarium d’une petite ville de Caroline du Nord, aux États-Unis, n’a pas partagé d’aquarium avec un congénère male depuis huit ans. Et pourtant, le grand poisson plat, qui vit en compagnie de petits requins, a commencé à développer une grosseur inhabituelle fin novembre. Les équipes de l’aquarium ont d'abord redouté l’hypothèse d’une tumeur mais après échographie, ils ont dû se résoudre à l’évidence : Charlotte est enceinte et devrait donner naissance à quatre bébés raies très prochainement. Un vrai mystère scientifique.

Les experts se sont d’abord interrogés sur un l’éventuel accouplement avec un requin mâle qui partage le même bassin. Mais cela ne s’est jamais produit et plusieurs scientifiques ont écarté cette hypothèse estimant que l’ADN du requin est trop éloigné de celui d’une raie pour pouvoir donner vie à une descendance. Il reste donc la piste de la parthénogenèse, une forme de reproduction asexuée, par laquelle la femelle "fait des bébés toute seule". Lors de ce phénomène en effet, des cellules formées en même temps que les œufs et qui normalement se désintègrent, peuvent cette fois subsister, fusionner avec l’œuf et créer le matériel génétique nécessaire à la création d'un embryon viable. Dans ce cas, le bébé est un clone de sa mère.

 
C’est très rare mais c’est déjà arrivé. Ce phénomène de parthénogenèse a  déjà été constaté chez plus de 80 espèces, notamment chez certains poissons et  reptiles, mais jamais chez les mammifères. Dans un passé récent, en 2016, un requin s'était reproduit de cette façon dans un aquarium australien, et en 2014, des pythons ont aussi vu le jour par parthénogenèse dans un zoo du Kentucky. Le mystère sur l'origine de la grossesse de Charlotte, la raie, devrait en tous cas être levé d'ici 15 jours environ, après la naissance de sa progéniture. Les tests génétiques devraient permettre de comprendre ce qu’il s’est passé.

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