Quels sont les enjeux de cette nouvelle COP sur la désertification en Arabie Saoudite ?

L'Arabie saoudite accueille lundi une conférence de l'ONU sur la désertification et la dégradation des terres, alors que des experts ont tiré la sonnette d'alarme sur les graves conséquences de la déforestation et de l'agriculture intensive pour la planète.
Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un paysage désertique au Nouveau Mexique. (J?R?ME GORIN / MAXPPP)

Encore une COP en cette fin d’année 2024… c’est déjà la troisième de l’année, mais sans doute la moins connue. Elle a pour objectif de lutter contre la désertification des sols. Après la COP de Bakou consacrée au climat et la COP de Cali dédiée à la biodiversité, voici la COP de Riyad, en Arabie Saoudite, qui démarre lundi 2 décembre. Pendant 15 jours, elle réunit les représentants de 197 pays pour tenter de freiner l’assèchement et la dégradation des sols.

L’objectif est clair : s’unir contre l’avancée des déserts et les pollutions qui rendent les terres stériles. Selon l’ONU, 40% des sols de la planète sont déjà dégradés, ce qui affecte les conditions de vie de la moitié de la population mondiale et menace directement la sécurité alimentaire. L’inquiétude est d’autant plus grande que, sous l’effet du réchauffement climatique, les trois quarts de l’humanité pourraient être confrontés à des pénuries d’eau d’ici 25 ans.

Un problème qui touche tous les continents

Longtemps associée à l’Afrique, la désertification concerne désormais aussi le Mexique, les États-Unis, le Brésil, la Chine ou encore les régions méditerranéennes. Parmi les 197 pays participant à cette COP, 169 se déclarent directement concernés. La France, pour sa part, n’est officiellement pas classée comme touchée par le phénomène, même si 1% de son territoire subit l’impact de la dégradation des sols.

Cette dégradation n’est pas seulement liée aux sécheresses de plus en plus fréquentes et intenses. Elle peut également être provoquée par des inondations qui lessivent les terres ou des pollutions qui altèrent leur fertilité. Des études montrent qu’il est possible de préserver la qualité des sols et des récoltes en  luttant contre la déforestation, en adaptant les techniques d’irrigation, en décalant les dates de semis,en utilisant des semences plus diversifiées et mieux adaptées, en créant des zones refuges pour la biodiversité et en limitant les monocultures intensives.

Les experts du GIEC, dans leur dernier rapport, s’appuient sur plus de 300 expériences menées en Afrique et en Asie pour mettre en avant ces solutions. Cependant, toutes ces actions nécessitent des investissements financiers conséquents. Pour assurer la sécurité alimentaire mondiale, l’ONU estime qu’il faudrait restaurer 1,5 milliard d’hectares de terres dégradées d’ici 2030, soit l’équivalent des superficies combinées de la Chine et de l’Inde.

Consultez lamétéo
avec
voir les prévisions

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.