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Santé : attention à certaines lampes UV dans les ongleries

C'est assez inattendu : l'Académie de Médecine s'intéresse aux techniques de séchage du vernis à ongles. Certaines lampes utilisées en institut pourraient en effet présenter un risque pour la santé.
Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Pose de vernis dans une onglerie à Paris. (LEJEUNE / MAXPPP)

Des lampes à lumière bleue, qui permettent d'accélérer le séchage du vernis, peuvent être dangereuses. Notamment pour le "semi-permanent", un vernis qui a l'avantage de durer plus longtemps mais qui nécessite l'application de plusieurs couches et de gels qui durcissent sous l'effet de cette lumière spéciale. Le problème c'est que ces lampes émettent des rayons UVA , connus pour favoriser le vieillissement de la peau et certains cancers.

La suspicion existe depuis plus de dix ans, et une étude américaine parue cette année dans la revue Nature a confirmé, par des expériences sur des cellules de peau animale et humaine, ce risque cancérigène. L'Académie de Médecine demande des études épidémiologiques complémentaires et un meilleur encadrement de l'utilisation de ces lampes dans les salons de manucure et les ongleries. Une synthèse de plusieurs études parue l'année dernière montre que les cancers cutanés apparaissent chez 3% des utilisateurs de vernis semi-permanent. Il augmente quand l'utilisation de ces lampes commence tôt dans la vie autour de 20 ans, quand c'est un recours régulier cinq à six fois par an pendant plusieurs années, et quand les utilisatrices ont la peau claire.

Les cabines de bronzage artificiel surveillées

En conséquence, au-delà d'études complémentaires, d'une meilleure information du public et des professionnels, l'Académie de Médecine recommande l'application d'une crème solaire sur les mains 20 minutes avant l'exposition à ces lampes UV-Led, et un recensement du nombre d'appareils vendus chaque année. Plus de 80% des salons de manucure déclarent actuellement utiliser ces lampes à rayons ultraviolets.

Cela rappelle les problèmes causés par les UV des cabines de bronzage artificiel. Des cabines de bronzage qui étaient responsables au début des années 2000, chaque année, de 350 cas de mélanomes et autour de 70 décès en France, selon l'institut de veille sanitaire. La réglementation a été renforcée en 2016. Ces cabines de bronzage artificiel sont désormais interdites aux mineurs, il est interdit de pratiquer des tarifs promotionnels. Les machines doivent être déclarées, contrôlées, et les utilisateurs clairement informés des risques qu'ils encourent

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