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Santé : bientôt un vaccin contre l’asthme allergique ?

De nouvelles recherches ouvrent la perspective d’essais cliniques chez l’homme.
Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Asthme : test respiratoire (phlétysmographie) au CHU de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme),  le29 avril 2021. (EMMANUEL MOREAU / RADIO FRANCE)

L’espoir d’un vaccin se dessine pour les personnes souffrant d’asthme allergique. Pour l’instant, des tests pour un vaccin contre l’asthme allergique se font chez des souris. Des scientifiques de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) de Toulouse, de l’Institut Pasteur et de l’entreprise française Neovacs annoncent qu’ils ont réussi, après plusieurs années de recherche, à bloquer grâce à un vaccin le déclenchement de crises d’asthme chez des souris allergiques aux acariens.

>> Nos acariens sont en train de fusionner avec nous

Les acariens sont à l'origine de la plupart des cas d’asthme allergique chez l’homme, avec aussi, dans une moindre mesure, les pollens ou les moisissures. Ces souris vaccinées présentent, par ailleurs, des bronches moins enflammées que celles n’ayant pas reçu d’injection.

Ici, le but n’est pas de lutter contre un virus envahisseur, mais d'empêcher la réaction allergique.
Et pour cela, ce vaccin pousse l’organisme à fabriquer des anticorps qui vont bloquer deux protéines qui sont majeures, dans le déclenchement de l’asthme, explique Laurent Reber directeur de recherche à l’Inserm. Précisons que ce vaccin ne visera pas la totalité des patients souffrant d’asthme allergique, ce qui fait deux millions de personnes en France, mais en priorité ceux chez qui les traitements à base de corticoïdes ne fonctionnent pas. 10% des patients sont dans ce cas.

Il faut faire preuve de patience

Jusqu’ici, le seul recours pour eux, est de se faire injecter des anticorps monoclonaux, un traitement coûteux qu’il faut répéter plusieurs fois par an. L’avantage avec le vaccin, c'est que c'est l’organisme qui fabrique lui-même les anticorps de défense. L'effet sera donc plus durable.

Si les autorisations sont effectivement données pour des essais cliniques chez l’homme, et si tout se passe au mieux, ce vaccin pourrait être disponible dans moins de dix ans. Par ailleurs, des recherches vont être menées en parallèle pour savoir si le même mécanisme vaccinal peut fonctionner contre des allergies alimentaires ou cutanées. Sur le papier, c’est tout à fait envisageable.
 
Dans le contexte actuel d’augmentation du nombre d'allergies, ces travaux suscitent en tout cas beaucoup d’espoir. Car rappelons que selon l’OMS, en 2050, la moitié de la population risque d'être allergique alors que ce n'était que 2 à 3 % dans les années 70. 

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