Santé mentale : 13% des enfants ont un trouble émotionnel ou cognitif probable, selon Santé publique France
Entre le CP et la 6e, un enfant sur six est concerné. Soit par un trouble émotionnel (anxiété, phobie, tristesse), soit par un trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité, soit par un trouble oppositionnel, c'est-à-dire un comportement colérique ou provocateur et des difficultés relationnelles à la fois en classe et à la maison.
Pour parvenir à ces résultats, les équipes de Santé publique France ont sollicité 400 écoles et interrogé plus de 15 000 élèves. Les parents et les enseignants ont également répondu à des questionnaires sur les comportements de ces mêmes enfants et sur leur mode de vie.
Un enfant sur six concerné
13% des enfants qui ont un trouble probable de santé mentale, cela peut sembler beaucoup, mais c’est dans la moyenne internationale. Et il apparaît que ces troubles d'anxiété, d’opposition ou d’attention ont tendance à diminuer entre le CP et la 6e, quand l’enfant grandit.
D'ailleurs, globalement, les enfants eux-mêmes disent aller plutôt bien : entre 6 et 11 ans, ils mettent un 7/10 à leur bien-être, leur confiance en eux et leur qualité de vie. Les filles se sentent particulièrement bien à cet âge en famille et à l’école, et les garçons particulièrement bien avec leurs copains. Attention cependant, disent les auteurs de l'enquête : il peut y avoir - et ce n’est pas très surprenant - un retour de ces troubles émotionnels à l’adolescence.
Des troubles qui peuvent revenir à l'adolescence
Une autre étude, qui paraît ce mardi 20 juin, de la DRESS (Direction de la recherche, de l’évaluation et des statistiques du ministère de la Santé) indique effectivement qu'un adolescent sur six en moyenne fait face à des problèmes d'anxiété, de manque de confiance en soi ou à des difficultés relationnelles.
Les données collectées par Santé publique France sont en tout cas d'abord utiles pour améliorer la prise en charge précoce des troubles psychosociaux. Car plus on agit tôt, plus c’est efficace. Et cette étude a permis de constater aussi que ces troubles psychosociaux sont en général associés à un temps d’exposition plus élevé aux écrans et à un temps plus faible consacré au sport ou à la lecture.
Des données utiles pour l'avenir
À l'avenir, ces chiffres permettront d’avoir des repères pour mesurer l’impact de crises potentielles comme celles du Covid, car notre pays manquait de données épidémiologiques récentes sur la santé mentale des enfants. On le sait, la crise sanitaire a laissé des traces. Parmi les chiffres publiés aujourd’hui, il y a aussi celui-ci : pendant le confinement et l’année qui a suivi, un jeune sur six âgé de 3 à 17 ans a eu besoin de consulter pour des motifs psychologiques. C’est deux fois plus que la moyenne habituelle.
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