Aéronautique : victime de son succès, le transport aérien ne sait plus répondre à la demande
Les passagers sont là, mais on manque d’avions pour les embarquer. Les compagnies aériennes vont devoir transporter cinq milliards de voyageurs dans le monde en 2024, et si elles sont nombreuses à vouloir développer leur réseau et desservir de nouvelles destinations, elles n’y arrivent pas, car elles ne reçoivent pas de nouveaux avions.
Outre le fait qu'elles aient besoin d'appareils, les compagnies aériennes doivent en amont régler tous les problèmes logistiques, surmonter la pénurie de pièces détachées pour la maintenance des appareils, développer le carburant durable, qui manque à l’appel, mais qui est désormais incontournable pour participer à la décarbonation des vols.
La crise touche tous les constructeurs
L’activité des transporteurs aériens est bridée par les déboires de Boeing et les retards de livraison. L'avionneur américain connaît de gros problèmes techniques. Airbus, de son côté, doit faire face à la forte demande, ses chaînes de production ont du mal à suivre. Les retards de livraisons sont devenus un sujet tabou alors que la clientèle est là, avec les commandes des compagnies pour répondre à l’afflux de passagers. Les carnets de commandes d’Airbus et Boeing sont pratiquement pleins jusqu’à 2030, mais les deux constructeurs ne peuvent pas fournir à la hauteur de la demande.
Avec le retour des passagers, les résultats financiers des compagnies aériennes sont confortables depuis la reprise du trafic après la pandémie de Covid. Toutes compagnies confondues, les profits nets accumulés devraient approcher, en 2024, les 30 milliards d'euros contre 25 milliards en 2023. Le chiffre d’affaires, volume global d’activité avant impôts, est en hausse de 10% sur un an et frôle pour la première fois la barre des 1 000 milliards de dollars (916 milliards d’euros).
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.