Alimentation : la flambée des prix gonfle la croissance de Nestlé
Nestlé deviendrait-il à son tour un "profiteur de crise" ? Le géant suisse de l’alimentation annonce une croissance record grâce à l’inflation
Après les énergéticiens, l’agroalimentaire. Cette fois, la guerre en Ukraine n’est pas directement responsable comme elle l’est avec le pétrole et le gaz, mais elle n’est pas très loin en fond de décor. La hausse des prix, générale dans le monde, est une des conséquences des tensions géopolitiques. D’évidence, le géant suisse de l’agroalimentaire se frotte les mains.
Sur les neuf premiers mois de son exercice, Nestlé a enregistré un chiffre d’affaires de 70,7 milliards d’euros. C’est une hausse de 8,5% par rapport à la même période de l’an dernier. Mais c’est surtout la plus forte "croissance organique" depuis 2008, c’est-à-dire juste avant la grande crise financière internationale.
La croissance organique, c’est l'activité du groupe calculée hors effet des changes (la question des monnaies pour les exportations) et hors acquisitions (sans intégrer les rachats de sociétés qui permettent au groupe de grossir). Ces 70 milliards d’euros de chiffre d'affaires sont donc probablement appelés à évoluer lorsque les comptes définitifs seront dressés en fin d’année pour la publication des bénéfices.
Nestlé continue de s’étendre
La multinationale suisse vient de racheter à Starbucks la marque de café Seattle’s Best. Nestlé étant déjà partenaire de Starbucks depuis 2018 pour la commercialisation de café dans la grande distribution.
Les produits qui se vendent le plus malgré l’inflation sont le café, avec Nescafé et Starbucks ; la nutrition infantile enregistre une progression à deux chiffres. Arrivent ensuite les chocolats tirés par KitKat, l’eau avec San Pellegrino. Sinon, par catégorie de produits, ceux pour animaux de compagnie de la marque Purina ont largement contribué à cette croissance. Nestlé, qui savoure cet épisode, reste très prudent et attend de voir, en fonction de la hausse des prix, à partir de quel moment les consommateurs vont arbitrer et moins se tourner vers les grandes marques du groupe.
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