Automobile : quel avenir pour Tesla en Europe ?
Tesla va-t-elle donner un coup de frein à son usine géante de batteries électriques en Allemagne ? Les autorités locales se posent la question après un article paru dans la presse américaine.
Selon The Wall Street Journal, le patron du constructeur américain de voitures électriques de luxe, Elon Musk, suspend son projet de construire sa méga-usine de batteries électriques en Europe. Le quotidien des affaires est affirmatif, Tesla ne fait aucun commentaire mais ne dément pas ; quant aux autorités allemandes, elles confirment avoir reçu les premières informations en ce sens. Nous voyons bien un faisceau d’éléments convergents qui ne laisse aucun doute sur les intentions du milliardaire américain.
Le constructeur américain a inauguré en mars un site de production de voitures près de Berlin d’où sortent 1 000 véhicules "Model Y" par semaine. Elon Musk voulait y ajouter, juste à côté, une gigafactory (une usine géante) de batteries électriques pour équiper les voitures construites sur place. C’est ce projet que Musk semble décidé à suspendre.
Nouvelle législation américaine
Au moins d’août, l’administration américaine a adopté un texte qui prévoit des incitations fiscales pour les constructeurs auto si les batteries sont fabriquées et assemblées aux États-Unis. La loi prévoit également une subvention à l’achat d’un véhicule électrique pouvant aller jusqu’à 7 500 euros à condition que l’assemblage final des voitures soit effectué en Amérique du Nord.
C’est donc cette nouvelle réglementation américaine qui compromet les projets d’Elon Musk – en Europe en général, et en Allemagne en particulier – car son ambition était de construire entièrement des voitures sur le Vieux continent pour gagner le marché européen, avec la possibilité d’en exporter aux États-Unis. Washington vient lui couper les ailes.
Le groupe est donc en train d’étudier l’implication des nouveaux textes dans sa stratégie européenne pour ne pas perdre en compétitivité. Elon Musk se retrouve en quelque sorte victime de l’"America First", l’Amérique d’abord, si cher à l'ancien président Donald Trump et repris par son successeur Joe Biden au nom des intérêts américains.
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