Crise du logement : à quoi correspond le "choc d'offres" que souhaite mettre en place Gabriel Attal
Lors de sa déclaration de politique générale, mardi 30 janvier Gabriel Attal a annoncé un "choc d’offres" pour déverrouiller le secteur du logement en crise. "Nous allons simplifier massivement les normes", dit le chef du gouvernement. Simplification, mot magique très utilisé en ce moment. Plusieurs axes semblent émerger. Simplifier l’accès à MaPrimeRénov (pour remplacer un système de chauffage vieillissant, s’équiper d’un appareil plus économe en énergie). Faciliter la densification (qui consiste à bâtir sur des parcelles existantes en fond de jardin, en hauteur, etc.). Lever les contraintes sur le zonage (la différenciation des communes en fonction des tensions du marché). Voilà trois exemples concrets.
La problématique des logements sociaux
Concernant le logement social, là encore l'heure est à la facilitation, avec la révision du décompte des logements sociaux que les communes doivent respecter au titre de la solidarité. L’objectif est d’ajouter des logements intermédiaires disponibles à la classe moyenne, c’est-à-dire pour les personnes ayant des revenus mensuels allant, grosso modo, de 1 600 à 3 000 euros. Le Premier ministre entend également réquisitionner des bâtiments vides, notamment de bureaux.
Le gouvernement n’a pas d’autre choix que d’aller vite, tant la situation est critique. Selon le site spécialisé dans les transactions immobilières SeLoger, l’offre locative a baissé de 36% en deux ans. Et la demande grandissante entraîne mécaniquement une hausse des loyers (+3,5% l’année dernière en moyenne sur l’ensemble du territoire français). Ajouter à cela l’encadrement des loyers qui dissuade beaucoup de propriétaires de louer leur bien, et les lourdes contraintes environnementales, la coupe est pleine. Il faut d’évidence simplifier, simplifier, simplifier.
Un contexte économique défavorable
Les taux d’intérêt élevés n’aident pas l’immobilier, c’est certain. Il va falloir aussi que les banques jouent le jeu pour prêter l’argent aux ménages plus facilement qu’elles ne le font aujourd’hui. Enfin, toutes ces mesures sont annoncées alors que le gouvernement n’a toujours pas de ministre du Logement. La question est prioritaire en haut lieu mais aucun ministre n’a été nommé dès la première salve du remaniement. Illogique et pas convaincant de la part d’un État qui entend réduire de manière drastique le chômage. Car trouver, retrouver un emploi, ou être muté, sans possibilité de se loger, c’est peine perdue.
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