Croissance économique : le FMI met en garde l’Allemagne et la France
Le bilan n'est pas anodin de la part du Fonds monétaire en cette période de dérapage des comptes publics et de difficiles rentrées fiscales. Au-delà du ralentissement des principaux pays émergents comme la Chine, la Russie ou le Mexique, c’est la situation de l’Allemagne et de la France qui interpelle effectivement les économistes de l’organisme international basé à Washington. En d’autres termes : le FMI s'inquiète.
Pour les experts du Fonds monétaire international (FMI), le plus gros risque est à chercher du côté de l’Allemagne, principale économie de la zone euro, expliquent-ils, mardi 21 octobre, à l'occasion de la publication du rapport annuel du FMI sur l'économie mondiale L’Allemagne aura une croissance nulle en 2024, après une légère récession en 2023. L’an prochain, Berlin devrait renouer avec une croissance limitée à 0.8%, en nette baisse par rapport au 1,3% prévu cet été. Pas suffisant pour relancer la machine, le moteur de la zone euro est en panne. Quant à la France, elle résiste grâce notamment à sa maîtrise de l’inflation ces derniers mois. Mais notre économie risque bien de ralentir à cause de la nécessaire consolidation budgétaire, c’est-à-dire les économies à réaliser pour éviter de faire exploser une dette déjà hors des clous.
Un message adressé au gouvernement
Le message intervient au moment où les députés commencent, en ce mois d'octobre 2024, à examiner à l’Assemblée nationale le projet de budget pour l’année 2025. Le FMI n’est pas le seul à tirer le signal d’alarme. L’OFCE, l'Observatoire français des conjonctures économiques, a récemment chiffré l’impact négatif qu’auront les hausses d’impôts et les mesures de réduction de dépenses publiques sur notre croissance. L'Observatoire estime que les efforts de redressement des finances publiques peuvent notamment amputer notre PIB de 0.8%, c’est-à-dire enlever 22 à 23 milliards d’euros de richesse nationale produite par nos entreprises.
Cruel dilemme pour le Premier ministre, Michel Barnier, pris entre le marteau et l’enclume : entre de nécessaires efforts de réduction du train de vie de l’État, et le juste équilibre de mesures réalistes et pragmatiques pour ne pas casser la croissance économique de la France.
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