Economie : après la faillite de Silicon Valley Bank, faut-il craindre une contagion ?
Aux États-Unis, c’est la mobilisation générale pour éviter les répercutions en chaîne après la chute, vendredi 10 mars, de la banque SVB, Silicon Valley Bank. Washington a annoncé une série de mesures pour rassurer entreprises et particuliers.
L'onde de choc va-t-elle se propager ? Vendredi 10 mars, les autorités américaines ont pris le contrôle de la SVB, seizième banque américaine, peu connue du grand public, mais acteur incontournable du financement des jeunes pousses de la technologie. Victime de graves difficultés financières, la SVB était en état de mort cérébrale et il était urgent d’agir pour éviter de renouveler la crise de 2008 avec la banqueroute de la banque Lehman Brothers qui a entraîné la crise financière que l’on connait.
Dimanche 12 mars, le régulateur a rapidement fermé un autre établissement posant problème : la Signature Bank, 21e banque américaine, tout aussi fragile que SVB. Hors de question de laisser l’incendie se propager. La Réserve fédérale (la banque centrale américaine, l’équivalent de notre BCE) s’est engagée à prêter les fonds nécessaires à d’autres banques qui en auraient besoin pour honorer les demandes de retraits de leurs clients, particuliers comme entreprises. Enfin, alors que 96% de l’argent placé chez SVB n'est pas couvert par la garantie traditionnelle des dépôts, la FED promet que tous les clients pourront retirer la totalité de leur argent s’ils le souhaitent.
Onde de choc stoppée ?
La situation reste très tendue. La hausse des taux d’intérêt à marche forcée pour lutter contre l’inflation met une pression énorme sur les banques qui prêtent à leurs clients sur le long terme, mais empruntent à court terme. Or, les taux courts sont aujourd’hui très supérieurs aux taux longs. Les banques de dépôt y perdent donc au change. C’est ce qui se passe avec la Silicon Valley Bank : face aux difficultés passagères rencontrées par le secteur de la technologie, les jeunes-pousses clientes ont voulu retirer leur argent, mais la SVB n’avait plus les liquidités suffisantes en caisse.
Est-ce un renouvellement de la crise de 2008 ? La situation n’a rien à voir avec la faillite de la banque Lehman Brothers à l’époque. Dans le cas de SVB, les autorités américaines ont pris très rapidement le contrôle de la situation et mis en place les pare-feu nécessaires. Mais l’importance du dispositif déployé témoigne des turbulences qui menacent le système bancaire américain pris au piège par la hausse des taux d’intérêt décidé par la FED pour lutter contre l'inflation. Et plus loin que les banques, beaucoup s'interrogent sur les répercussions possibles sur l'ensemble du secteur technologique, notamment face aux lourds investissements nécessaires dans la transition énergétique.
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