Emploi : La loi "Plein emploi" fera-t-elle augmenter le taux de chômage ?
La loi "Plein emploi" prévoit l’obligation pour tous les bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA) de s’inscrire à France Travail. Ils sont presque deux millions, et aujourd’hui à peine 40% d’entre eux sont inscrits à Pôle emploi. Si vous ajoutez les 60% restants, mécaniquement cela va faire plus de monde comptabilisé comme demandeur d’emploi. Le ministre du Travail Olivier Dussopt le reconnaît : dans un premier temps au moins, il faut s’attendre à une hausse de la courbe du chômage. Mais il n’est pas inquiet, parce qu'il met en avant le taux de chômage calculé par le Bureau international du travail (BIT) et l’Insee, pas celui pris en compte par Pôle emploi. En fait, les deux organismes ont deux méthodes de calcul très différentes du chômage. Le BIT se base sur une enquête faite auprès d’un panel de ménages. Pôle emploi recense le nombre d’inscrits. Et pour les comparaisons internationales, c’est effectivement le taux du BIT qui fait foi.
Il n’empêche, derrière la confiance affichée du gouvernement on sent une petite pointe de fébrilité parce que c’est toujours positif de communiquer sur des chiffres de Pôle emploi en baisse. Et certains gardent en tête la fameuse inversion de la courbe du chômage, qui a plombé le quinquennat de François Hollande.
Objectif : arriver à 5% de taux de chômage en 2027
Au-delà des seules statistiques, cette loi "Plein emploi" est censée faire baisser le chômage. Comme son nom l’indique, l’objectif est d’arriver à 5% de taux de chômage à la fin du quinquennat d’Emmanuel Macron contre un peu plus de 7% actuellement. Pour cela, le gouvernement veut réunir tous les services de l’emploi dans un guichet unique pour mieux accompagner les chômeurs.
Pour aider les bénéficiaires du RSA à se réinsérer, à retrouver une formation ou un job, le Sénat a d’ailleurs voté l’obligation d’assurer au minimum 15 heures d’activité par semaine. Ce qui fait bondir les syndicats, qui dénoncent un texte très dur envers les plus fragiles. Obliger les bénéficiaires du RSA à s’inscrire à France Travail, c’est les exposer à des sanctions et des radiations, s’ils oublient de s’actualiser ou ne remplissent pas leurs obligations. Les syndicats ont promis de monter au créneau.
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