Emploi : non, les Français n'ont pas la "flemme" de travailler
Y-a-t-il un divorce entre les Français et le travail ? Est-ce que cela pourrait expliquer les difficultés économiques et sociales en France ? Le débat est né sur la base d’une note publiée en novembre dernier par la Fondation Jean Jaurès et intitulée "Grosse fatigue et épidémie de flemme : quand une partie des Français a mis les pouces". Ce débat peut paraître hors-sol dans le contexte économique actuel, mais les arguments méritent d’être comparés.
Au départ, Jérémie Peltier, directeur de la Fondation Jean Jaurès et Jérôme Fouquet de l'Ifop, auteurs de la note, expliquent comment la pandémie de Covid-19 a modifié nos modes de vie, de consommation et travail, avec pour conséquence, notamment, le renforcement du temps libre. Une perte de motivation qui atteindrait un Français sur trois, selon les auteurs, qui se basent sur une enquête menée l’année dernière.
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Pas d’épidémie de flemme
La Chaire Transition Démographie, Transition Economique, de l'Institut Louis Bachelier, répond : au contraire, les taux d’emploi chez les jeunes repartent à la hausse, notamment chez les 20-24 ans, plus nombreux à travailler en 2021 qu’avant les années qui ont précédé la crise Covid. Conclusion : les chiffres ne montrent aucune trace d’une "grande flemme", de la part des salariés. Le problème est ailleurs.
La France connaît aujourd’hui une remise en question du travail, de son organisation et de ses valeurs. Comme l’explique régulièrement la sociologue et philosophe Dominique Méda, les Français attendent toujours beaucoup de leur quotidien dans l’entreprise mais en rejettent les conditions où se mêlent le stress, la pénibilité, l’impératif du chiffre et l’absence de reconnaissance. Un débat sans fin qui oppose économistes et sociologues. Pas d’épidémie de flemme donc, mais plutôt l’attente d’un nouveau rapport au travail.
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