Finances : le gouvernement met en place le Conseil d'évaluation des fraudes
Une nouvelle commission Théodule parmi tant d’autres, diront certains… Effet d’annonce, diront d’autres. Mais le ministre délégué aux Comptes publics affiche son ambition. "Si on veut une politique de lutte contre la fraude sociale et fiscale efficace, il faut que l’on puisse avoir des données et se fixer des objectifs", insiste Thomas Cazenave, évoquant ce Conseil d'évaluation des fraudes.
Aucune estimation officielle
Aussi étrange que cela puisse paraître, le montant de la fraude fiscale en France ne fait l’objectif d’aucune estimation officielle. Les montants mis en recouvrement par le fisc après contrôle ont approché l’année dernière 15 milliards d’euros,1,2 milliard de plus par rapport à 2021. Cela représente le montant global de la fraude identifié, la partie immergée de l’iceberg en quelque sorte, ce qui a permis aux services du fisc d’encaisser quelque 11 milliards d’euros, pénalités incluses.
Lancé mardi 10 octobre, ce Conseil est composé d’une trentaine de représentants de l’administration, parlementaires, experts internationaux, et économistes. L’ensemble se réunira tous les trois mois avec pour objectif de faire un point d’étape avant l’été. Les sujets d’investigations sont bien identifiés : évaluation de la fraude sur l’impôt sur le revenu (particuliers), l’impôt sur les sociétés (entreprises), mais aussi la fraude liée au tabac et aux fameuses dépenses d’assurance maladie. Gare aux fraudeurs.
Il est question notamment d’un nouveau délit d’incitation à la fraude fiscale ou sociale, un régime de sanctions est également prévu pour les fraudes aux aides publiques. Tout cela est intégré au projet de loi de finances 2024 et au Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) actuellement en discussion à l'Assemblée nationale.
Mais en fond de décor, il y a ce que l’on appelle "le consentement à l’impôt", enjeu de cohésion sociale : faire comprendre aux citoyens la nécessité de payer l’impôt et que celles et ceux qui bénéficient d’aides sociales en bénéficient à bon escient.
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