Heurs et malheurs de la renationalisation d’EDF
La renationalisation d’EDF va-t-elle se dérouler selon le calendrier prévu ? Rien n’est moins sûr : l’opération voulue par l’État pourrait être perturbée par certains actionnaires qui comptent obtenir de nouveaux délais.
En juillet dernier, 17 ans après l’ouverture du capital de l’énergéticien, le gouvernement avait annoncé la volonté de l’État – aujourd’hui actionnaire d’EDF à 84% – de reprendre l’intégralité du capital, l’un des objectifs étant de relancer le programme nucléaire en France. Mais l’opération a pris du retard et de petits actionnaires salariés du groupe ont engagé des actions auprès des autorités compétentes, dénonçant notamment une situation de conflit d’intérêts potentiels de l’actuel PDG, Jean-Bernard Lévy, qui laissera bientôt la place à son successeur Luc Rémond.
Il s’agit en l’occurrence de l’Autorité des marchés financiers (AMF), dont l’aval est indispensable pour valider la conformité de l’OPA lancée par l’État sur les 16% du capital d’EDF aujourd’hui cotés en bourse. Une décision était attendue mardi 8 novembre pour le lancement de l’opération le 10 novembre, aujourd’hui même. Mais le lendemain, la toute nouvelle présidente de l’AMF, Marie-Anne Barbat-Layani déclarait que l’institution allait prendre le temps nécessaire pour examiner l’offre de l’État de façon très approfondie. L’Autorité des marchés financiers n’est pas juge du prix proposé par l’État mais elle doit contrôler la conformité de l’offre.
Les grandes lignes de l’opération
L’État propose 12 euros par action pour retirer EDF de la Bourse, visiblement l’offre est conforme aux attentes des analystes même s’il elle est largement en-dessous du cours d’introduction de 2005, qui était de 32 euros. Cette renationalisation d’EDF a une portée plus que symbolique pour l’État actionnaire qui envisage de construire six réacteurs nucléaires EPR de nouvelle génération avec une options pour huit autres.
Mais certains crient au démantèlement caché d'EDF par l’État. Le député socialiste Philippe Brun, qui est allé consulter le dossier au ministère de l’Economie, assure que la séparation des activités nucléaires, hydroélectriques et renouvelables est toujours à l’étude. Un retour du projet "Hercule" de restructuration en profondeur d’EDF qui avait été abandonné par l’État face à la ferme opposition des syndicats.
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