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Impôts de production : le coup de sang du patronat

Le gouvernement envisage d’étaler la baisse des impôts de production sur quatre ans. Medef et CPME sont vent debout.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un couloir du Mouvement des entreprises en France (Medef), à Paris. (JACQUES DEMARTHON / AFP)

Les impôts de production, ce sont des impôts qui pèsent sur les entreprises. Emmanuel Macron a promis de les réduire et il en a déjà supprimé une grande partie depuis qu’il est au pouvoir. Le chef de l’État avait pris l’engagement de réduire de plus de huit milliards d’euros la Contribution sur la valeur ajoutée (CVAE). Quatre milliards cette année, et plus de quatre milliards l’an prochain, en 2024. Mais, selon plusieurs sources, le gouvernement envisage plutôt d’étaler cette baisse de la CVAE sur quatre ans, c’est-à-dire tout au long de son mandat.

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Dans un contexte où le gouvernement cherche à faire des économies, à réduire l’endettement de la France, se priver de plus de quatre milliards d’euros de recettes fiscales, l’an prochain, c’est compliqué. Il préfère donc se fixer à un milliard par an, jusqu’à la fin du mandat. 

Les chefs d’entreprise voient d’un très mauvais œil ce changement de pied et ils sont vent debout. C’est pour eux, un véritable coup de canif dans le contrat. Après des années de politique économique de l’offre favorable aux entreprises, c’est "une rupture de confiance" nous disait, lundi 21 août, Patrick Martin le patron du Medef.

"Un mauvais signal" pour François Asselin à la tête de la CPME. Tous demandent au gouvernement de tenir parole. Les organisations patronales montent au créneau, auprès de Bercy, de Matignon, et même de l’Élysée et font du lobbying, comme on dit. Elles assurent qu’à trop ponctionner les entreprises, il y a un risque pour l’activité, qui déjà ralentit pour la croissance, ça va stopper les créations d’emplois, freiner la réindustrialisation.  

Ce n'est qu'un début... 

Le gouvernement leur que tout le monde doit contribuer à l’effort, c’est un juste retour des choses après le "quoi qu’il en coûte" dont les entreprises ont bénéficié. De fait, les discussions autour du budget promettent d’être animées. Surtout que globalement cette année a été plutôt profitable aux sociétés. 

Reste que les marges de manœuvre des entreprises pour peser sur le gouvernement semblent assez étroites, car c’est bien l’opinion qui, in fine, jouera les juges de paix. C’est le pari de la majorité : les ménages ont déjà du mal à boucler leurs fins de mois, ils préféreront que l’État demande aux patrons de mettre la main à la poche. 

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