L’Europe se dote d’une constellation de satellites de communication baptisée Iris2
L’idée était dans l’air depuis plusieurs mois et défendue de pied ferme par le Commissaire européen Thierry Breton. Le Parlement, le Conseil et la Commission européenne viennent de se mettre d’accord sur Iris2 (infrastructure de résilience et d’interconnexion sécurisée par satellite).
Le dossier a été poussé et accéléré par la guerre en Ukraine qui montre l’importance de disposer de moyens d’informations fiables et sécurisés. C'est un gage, aussi et surtout, de la souveraineté technologique européenne dans son propre espace face aux projets développés par la Chine et les États-Unis. Baptisée Iris2 (infrastructure de résilience et d’interconnexion sécurisée par satellite) , cette constellation de satellites européens doit être déployée à partir de 2027. Elle devrait compter quelques centaines de satellites placés sur plusieurs orbites pour éviter de polluer l’orbite basse déjà très utilisée, au bord de la saturation.
Pour l’heure, le projet est évalué à six milliards d’euros et fait l’objet d’un accord trouvé après neuf mois de négociations entre le Parlement européen et les États membres sur la dotation. Près de 2,5 milliards proviendront directement du budget de l’Union, auxquels s’ajouteront 750 millions de l’Agence spatiale européenne, le secteur privé bouclant le reste du financement.
Concurrence accrue
Parmi les concurrents, il y a le patron d’Amazon, Jeff Bezos, et sa volonté de déployer d’ici 2029 une constellation satellitaire de quelque 3 300 mini-engins en orbite basse. L’autre grand rival, c’est Starlink qui dépend de SpaceX, propriété du milliardaire américain Elon Musk. Le patron fondateur du constructeur américain de voitures électriques de luxe Tesla, lui, a déjà 2 000 satellites en orbites et compte monter jusqu’à 42 000.
La connectivité 5G via des satellites en orbite terrestre basse (quelques centaines de kilomètres d’altitude) permet d’offrir l’internet rapide dans des lieux reculés, ce que l’on appelle les zones blanches, ou des zones géographiques extrêmes comme l’Afrique. L’Europe a déjà une longueur d’avance avec son système Galileo, l’équivalent du GPS américain, mais beaucoup plus précis en termes de géolocalisation. Ces réseaux servent aussi de solution de secours aux systèmes terrestres en cas de panne ou de catastrophes majeures d’où l’enjeu économique et stratégique. Avec la nouvelle constellation Iris, l’Europe vient vraiment de pousser quelques très précieux pions supplémentaires.
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