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Le brief éco. Alstom – Bombardier, c’est du sérieux

Le rapprochement avec Bombardier est une aubaine pour Alstom qui cherchait les moyens de grandir sur son cœur de métier : le ferroviaire.

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Les logos Alstom et Bombardier. Image d'illustration. (AFP)

Alstom s’apprête à racheter l’activité ferroviaire du groupe canadien Bombardier. Le groupe français met sur la table environ six milliards d’euros. Une fois finalisée, l'opération créerait un nouveau géant mondial du rail.

Bombardier, on le connaît déjà en France. Nous roulons Bombardier sans forcément le savoir : le groupe équipe l'intérieur des TGV pour la SNCF et livre des rames de métro et RER en région parisienne. Seulement voilà, Bombardier a aujourd'hui une dette proche de dix milliards d'euros et vend certaines de ses activités pour se désendetter. Une aubaine pour Alstom qui cherchait les moyens de grandir sur son cœur de métier qu'est le ferroviaire. Le rachat de l’activité rail du Canadien lui en offre l’opportunité.

La revanche

Cette opération sonne un peu comme une revanche pour Alstom qui a connu un échec en Europe il y a tout juste un an. En février 2019, Alstom voulait se marier avec l'Allemand Siemens. Mais la Commissaire européenne à la concurrence, Margrethe Vestager, en avait décidé autrement en empêchant le rapprochement franco-allemand, sous prétexte qu'il aurait créé un monopole. Or, Alstom a besoin de grossir pour lutter contre la concurrence féroce d'un géant ferroviaire chinois qui est en train de grignoter tout ce qu'il peut sur la planète : le groupe CRRC. Ce dernier vient notamment de mettre en place des tramways à Porto, au Portugal, au sein même de l’Europe. Le nouveau géant Alstom serait ce contrepoids avec un chiffre d’affaires de 17 milliards d'euros, ce qui resterait quand même en-dessous des 28 milliards d'euros d’activités de CRRC.

La balle dans le camp de Bruxelles

Quelle sera l'attitude de Margrethe Vestager ? Faire comme pour la fusion Alstom / Siemens : dire non à la constitution d'un géant européen au nom du respect de la concurrence, mais au risque de laisser les Chinois s'imposer ? Le ministre français de l’Économie, Bruno Le Maire, devait s’entretenir, mardi 18 février, avec Madame Vestager qui le dit clairement : elle ne veut pas de champions industriels "chouchoutés par l’Europe", car c’est, dit-elle : "Une façon de voir les choses très vieille école". Les Chinois sont très probablement d’accord avec elle.

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