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Le brief éco. Bic se restructure pour mieux négocier le virage numérique

Bic annonce la suppression de 450 emplois dans le monde. Le géant français des stylos, rasoirs et briquets va recruter en parallèle pratiquement le même nombre de personnes pour négocier le virage du numérique.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La direction de Bic envisage de supprimer une centaine de postes à Clichy (Hauts-de-Seine) (JACQUES DEMARTHON / AFP)

Bic annonce la suppression de 450 emplois dans le monde dont une centaine sur son site de Clichy dans les Hauts-de-Seine. Le produit jetable après usage, révolution dans le monde de la consommation, c’est ce qui a fait le succès et la richesse du baron Marcel Bich. C’était au sortir de la guerre, en 1945, avec le rachat d’un atelier à Clichy, en région parisienne. S’en suivront des décennies de domination du marché. Mais le monde qui a bien changé, lui, n'est pas jetable.

Les restructurations annoncées ne devraient toucher que les fonctions administratives. Le seul point d’ancrage qui relie aujourd’hui le groupe international Bic à ses origines, c’est Clichy où le siège social est toujours installé. Une centaine d’emplois y sera supprimé. Quand nous tenons un stylo Bic dans la main (pour l’anecdote avec le stylo Cristal, on écrit jusqu’à 2,5 kilomètres avec la réserve d’encre), ou que nous utilisons un rasoir jetable, il y a derrière près de 14 000 salariés dans le monde dont 1 800 en France.

Concurrence et hausse du coût des matières premières

Le groupe l'assure : les usines ne seront pas touchées par ces valses d’effectifs. D’autant que Bic va recruter, mais des profils différents, pratiquement le même nombre que de postes supprimés. Des "data analysts" (analystes de données), des spécialistes du marketing numérique et du commerce électronique. Un plan prévu jusqu’en 2022.

Le groupe explique son plan d’adaptation pour deux raisons principales : la baisse des ventes avec la concurrence qui joue à plein dans ce secteur très concurrentiel des produits jetables, la hausse du coût des matières premières pour fabriquer les objets. Cela pèse sur la rentabilité de l’entreprise. Sur le seul premier trimestre de cette année, Bic a vu son bénéfice net baisser de près de 20% par rapport à la même période de 2018 à 40 millions d’euros.

Bic mise sur la personnalisation de ses produits. Il va, par exemple, lancer une nouvelle marque de rasoirs 100% en ligne et unisexe pour séduire notamment la génération des "millennials". Il y a deux ans, le groupe a lancé sa plateforme de vente en ligne de rasoirs par abonnement (le Bic Shave Club). Il faut se réinventer en permanence.

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