Le brief éco. Bourses : vers l’explosion de la bulle ?
L'explosion d’une bulle boursière en Europe est peut-être pour bientôt. Les opérateurs pourraient ne pas tarder à prendre leurs bénéfices.
Les marchés financiers semblent peu se soucier de l’évolution du dossier catalan. Ils battent des records. La question est de savoir si on ne se dirige pas vers l’explosion d’une bulle boursière en Europe.
Vendredi 27 octobre, le CAC 40 a atteint les 5 500 points. On est au plus haut depuis 2008 et le déclenchement de la crise financière. Les valeurs du CAC 40 ont regagné entre 50 % et 60 % depuis le creux de la vague. Certains titres ont même enfoncé leurs plafonds : LVMH, Kering, Danone, Lafarge-Holcim, etc. Du jamais vu depuis bientôt 10 ans. Et Paris n’est pas seule à la fête. Les marchés européens sont sur la même ligne. Idem pour Wall Street, à New York.
Mouvement rationnel ou pas ?
Les entreprises publient en ce moment, globalement, de bons résultats. Cela tend à confirmer la reprise économique, et efface les craintes en tous genres, notamment celles liées à l’évolution du dossier catalan. Il n’y a pas d’effet de contagion des valeurs espagnoles en baisse, dont les banques.
Mais ce qui a surtout joué, ce sont les propos du président de la Banque centrale européenne. Jeudi 26 octobre, Mario Draghi a annoncé qu’il prolongeait son programme de soutien à l’économie de la zone euro. Il consiste à fournir au système bancaire et financier d’abondantes sommes d’argent - 60 milliards d’euros par mois jusqu’à présent - prêtées aux banques pour racheter des obligations d’Etat (de la dette). Cette somme tombera à 30 milliards par mois à partir de septembre 2018, ce qui laisse du temps. Le robinet va se refermer progressivement. La méthode douce rassure les marchés.
Des bourses sous perfusion
Comme on dit en bourse : "Les arbres ne montent pas jusqu’au ciel". Donc oui, la correction est proche. Sans remonter au krach de 1929, nous sommes trente ans après celui de 1987, il y a eu 2007, nous sommes en… 2017. Non pas que le chiffre 7 porte malheur, mais les crises sont cycliques. Comme les marchés sont aujourd’hui survalorisés, les opérateurs pourraient ne pas tarder à prendre leurs bénéfices. Le reste est question de timing. On ne sait jamais quand une correction se produit : il faut le moment favorable (la bulle, on y est) et l’élément déclencheur (quel sera-t-il ? C’est toute la question).
La bourse fonctionne beaucoup sur des phénomènes mimétiques : les uns achètent car ils croient que les autres vont continuer à acheter, etc. Mais quand le mouvement s’arrête, patatras. Nous n'en sommes peut-être plus très loin.
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