Le brief éco. Brexit : la livre sterling continue d’enfoncer le plancher
La perspective d’un Brexit sans accord avec Bruxelles continue de faire plonger la livre sterling. La devise britannique est à son plus bas alors que le Premier ministre Boris Johnson campe sur ses positions.
Le chef du gouvernement britannique reste ferme : la sortie du Royaume-Uni de l’Europe aura lieu, coûte que coûte, le 31 octobre prochain. Boris Johnson reste droit dans ses bottes malgré une nouvelle défection chez les ministres.
La ministre du Travail et des Retraites, Amber Rudd, a démissionné, estimant que l’objectif principal du gouvernement n’était plus d’obtenir un accord de sortie de l’Union. Ce départ est un coup dur de plus pour Boris Johnson, qui n’a plus de majorité au Parlement et dont la stratégie sur le Brexit a été court-circuitée.
Cette situation affecte donc la livre sterling et la situation dégénère. Elle est remontée très légèrement la semaine dernière, mais la devise est à surveiller aujourd’hui sur le marché des changes. Elle est aux alentours d’1,23 face au dollar. Auparavant, elle était descendue en dessous d’1,20, atteignant un plus bas face au dollar depuis le milieu des années 80. Face à l’euro, elle est aujourd’hui au plus bas depuis 2008, juste avant la crise financière mondiale.
Des produits de consommation courante plus chers
C'est un niveau vraiment significatif, avec toutes les conséquences que l’on imagine pour les britanniques. Le premier impact est sur le pouvoir d’achat : tout ce qui est importé au Royaume-Uni est de plus en plus cher, car les transactions se font en dollar.
Or, la Grande-Bretagne importe essentiellement des produits de consommation courante. Des produits plus chers car importés, et exportations moins rémunératrices (qui plus est avec les entreprises de services financiers qui fuient Londres) : les sujets de sa gracieuse majesté n’ont pas fini d’en subir les conséquences.
Le patronat britannique, lui, n’a plus d’espoir : l’équivalent du MEDEF en Grande-Bretagne a récemment recommandé aux entreprises d’accélérer les préparatifs pour faire face à ce qu’il considère désormais comme un incontournable Brexit sans accord.
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