Le brief éco. Brexit : la livre sterling plonge, les Britanniques trinquent
La perspective d’un Brexit dur fait plonger la livre sterling chaque jour un peu plus. Lors de sa première visite officielle en Ecosse lundi, le nouveau Premier ministre britannique, Boris Johnson, n’a pas rassuré, au moment où d’autres signaux confirment l’impasse dans laquelle s’enfonce le Royaume-Uni.
Boris Johnson, qui reste campé sur la date du 31 octobre pour un Brexit dur (sans accord avec Bruxelles), a demandé aux Européens une réouverture des négociations sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union. Mais on connaît la réponse de Bruxelles : hors de question de revoir l’accord qui a été signé par l’ancien chef du gouvernement, Theresa May. Ce premier voyage en Ecosse n’a pas réussi à Boris Johnson, et encore moins à la livre sterling qui a de nouveau plongé lundi 29 juillet. La devise britannique s’échange désormais à 1,22 dollar soit son plus bas depuis mars 2017. Elle ne cesse de dévisser depuis des mois.
Les Britanniques en subissent de plus en plus les conséquences
Première conséquence vraiment visible : tout ce qui est importé au Royaume-Uni est de plus en plus cher car le dollar est plus fort que la livre sterling. Or, la Grande-Bretagne importe essentiellement des produits de consommation courante et exporte des produits chimiques, de la pharmacie et, surtout, des services. Produits de consommation courante plus chers car importés, et exportations moins rémunératrices : l’équation est de plus en plus compliquée.
Les entreprises n’y croient plus
Le patronat britannique n’a plus d’espoir. L’équivalent du Medef en Grande-Bretagne demande aux entreprises d’accélérer les préparatifs pour faire face à ce qu’il considère désormais comme un inéluctable Brexit sans accord. Autre exemple : le constructeur automobile français PSA pourrait tirer un trait sur son usine britannique située à Ellsmere Port, dans l’ouest du Royaume-Uni, là où est produite la marque Vauxhall, que PSA a rachetée à l’été 2017. Le patron du groupe, Carlos Tavares, expliquait lundi dans le Financial Times pourquoi il est prêt à transférer l’activité en Europe continentale si le Brexit tourne mal. La livre sterling, grande perdante du Brexit, pourrait apparaître de plus en plus comme un facteur déclencheur, ou accélérateur, d’un mécontentement général très dangereux sur le plan social.
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