Le brief éco. Carburant : les prix à la pompe remontent sérieusement
Depuis le temps qu’on l’évoquait, elle a fini par arriver : la remontée des cours du pétrole est bel est bien là. Le prix du baril vient d'atteindre son plus haut prix de l’année 2016 et les prix à la pompe s’en ressentent clairement.
Les automobilistes le constatent depuis une bonne quinzaine de jours. En une semaine, le litre de gazole a pris entre trois et quatre centimes à 1,14 euro en moyenne. L’essence sans plomb a pris deux centimes à 1,32 euro.
A quoi doit-on cette remontée des prix du pétrole ?
Les cours se sont emballés ces derniers jours après les déclarations de Vladimir Poutine sur une possible réduction de la production russe de pétrole brut. Mais la cause principale reste l’annonce surprise par l’OPEP, le 28 septembre, d’une réduction de la production pour faire remonter les prix qui avaient atteint un plancher en début d'année. Il faut dire que pour certains pays arabes, dont les émirats, le pétrole reste une source de revenus capitale. Ce sont des Etats Providence qui doivent financer les services publics et payer les fonctionnaires qui représentent la majorité de leur population. Or des prix trop bas, c'est un manque de revenus évident.
Depuis 2014, le cours du baril a repris plus de 60% mais reste à des niveaux bien en-dessous des 100 dollars autour desquels il tournait à l'époque. Le baril de brut vaut aujourd’hui un peu plus de 52 dollars.
La hausse va-t-elle se poursuivre ?
Pour comprendre l’évolution des cours du pétrole, il faut considérer au moins cinq critères :
1- les relations entre sunnites et chiites : l’or noir est au cœur d’un conflit ethnico-confessionnel entre les chiites iraniens et les dirigeants sunnites d’Arabie Saoudite.
2- Le clivage entre pétrole conventionnel et non conventionnel (pétrole et gaz de schiste, notamment américain). Le point d’équilibre est généralement situé à 45 dollars le baril pour qu’aucune des parties n’y perde sur le plan financier. Ce prix est jugé trop bas par les pays arabes
3- Les relations entre Moscou et Washington
4- Quel rôle vont jouer ceux que l’on appelle "les grands frères", les autres pays producteurs comme le Nigéria, le Vénézuela ?
5- Comment va se comporter la demande globale dans un monde où certaines locomotives d’hier – la Chine notamment – tournent moins vite.
La situation est, on le voit, très complexe. Le baril de brut s'échange aujourd’hui 52 dollars. Il était à 27 dollars en janvier 2016. Il n'y a aucune raison que le mouvement s'arrête en si bon chemin.
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