Le brief éco. Coup de rabot sur la prime à la conversion automobile
La prime à la conversion automobile va changer le 1er août. Il s'agit du dispositif d’aide au remplacement d’un véhicule ancien par un véhicule neuf. Il s'agit de permettre à plus de Français modestes de rouler avec des véhicules qui rejetteront encore moins de CO2.
La prime à la conversion automobile va changer le 1er août. C’est très probablement un hasard de calendrier : le décret a été publié hier au journal officiel, le jour de la passation de pouvoir entre François de Rugy et Elisabeth Borne. Elisabeth Borne qui devient, de fait, gestionnaire de ce dossier puisqu’elle chapote désormais le ministère des Transports et celui de la Transition écologique. Que prévoit exactement le nouveau dispositif, outre l'abaissement du taux de CO2 rejeté ? L’achat de véhicules, même électriques, de plus de 60 000 euros sera exclu (exit donc l'achat d'une Tesla, par exemple). Les voitures classées Crit’air 2 et immatriculées avant le 1er sept 2019 ne seront plus du tout éligibles à la prime à la conversion (ce qui exclut, de fait, tous les diesels immatriculés avant cette date). En revanche, les véhicules qui roulent au superéthanol E85 seront favorisés.
Révision de l’aide financière
Jusqu’à présent, le montant dépendait du caractère imposable ou non du ménage. A partir du 1er août, l'aide sera fonction du revenu fiscal de référence. La prime sera plus avantageuse pour la moitié des Français les moins aisés (les foyers qui disposent d'un revenu fiscal de référence annuel de 13.500 euros par part). Les différents niveaux de primes seront revus à la baisse. C’est un changement profond du dispositif.
Pourquoi l’État change-t-il la donne ?
Le dispositif est victime de son succès. Il fonctionne si bien qu’il coûte à l’Etat finalement plus cher que prévu. Fin juin, on chiffrait à 220 000 le nombre de demandes de primes à la conversion, ce qui représenterait sur l’année 450 000 dossiers, pour un coût proche du milliard d’euros alors que l'Etat n'a prévu que 600 millions de financement. Le gouvernement n’a pas vu venir et il est obligé de réduire la voilure. Cela n’est pas sans conséquences sur les concessionnaires automobiles qui vont voir leurs stocks de voitures devenir inéligibles au nouveau dispositif. Les professionnels dénoncent une décision prise au cœur de l’été sans concertation. À peine nommée, Elisabeth Borne va devoir expliquer et convaincre.
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