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Le brief éco. Faible inflation, attention danger

Est-ce qu’une inflation trop basse pose problème ? L’Insee vient de publier les derniers chiffres : la hausse des prix à la consommation a nettement ralenti en août. Elle s’est même établie à 0,2% sur un an, bien loin de l’objectif de la Banque centrale européenne

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Les prix à la consommation ont augmenté de 0,2% en un an d'après l'Insee. Photo d'illustration.  (OLIVIER DUC / FRANCE-BLEU BASSE-NORMANDIE)

Avec une inflation estimée par l'Insee à 0,2% sur un an, la question de la faiblesse de la hausse des prix pose question. En règle générale, la Banque centrale européenne estime que le bon niveau se situe autour de 2% sur l’année. Ce niveau nous évite les deux pires hypothèses : d'un côté, le scénario d’un indice des prix trop haut qui freine la consommation des ménages, de l'autre côté le scénario d’un indice des prix trop bas qui empêche les entreprises d’être rentables.

Inflation, mal nécessaire ?

Il faut bien comprendre le mécanisme : face à des prix qui reculent, le consommateur peut se dire  "si les prix baissent aujourd'hui, ça va peut-être baisser encore plus demain. Donc j'attends un peu pour consommer, je renvoie à plus tard l'achat d’une voiture ou d’un nouvel électroménager", par exemple. Une consommation ainsi différée fait baisser les commandes aux entreprises qui réduisent leur production, baissent les salaires ou licencient purement et simplement. L’inflation n’a pas que de mauvais effets, contrairement à une baisse générale des prix sur une longue période, la déflation, la spirale infernale.

Comment éviter le cercle vicieux

La Banque centrale européenne peut agir avec sa politique monétaire mais comme les taux d’intérêt sont déjà à zéro, il n'y a plus de marge de manœuvre. La BCE ne peut pas baisser les taux encore plus pour soutenir l’économie. Et puis il y a les plans de relance nationaux comme celui présenté récemment par le Premier ministre Jean Castex. Encore faut-il que ces programmes encouragent la demande, ce qui n’est pas vraiment le cas du plan Castex qui est plutôt basé sur l'offre avec les aides de soutien aux entreprises. Les leviers existent mais la crise sanitaire complique sérieusement l’affaire. Sur le fond, l’inflation est un mal nécessaire, à condition qu’elle soit maîtrisée. Les économistes appellent cela la "dynamique des prix".  

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