Le brief éco. Foie gras : il faut deux à trois ans pour reconstruire la filière
Après deux épidémies successives de grippe aviaire, la filière du foie gras du Sud-Ouest reprend espoir mais il va falloir attendre 2 à 3 ans avant un retour normal de la production. Les professionnels se veulent confiants.
Les professionnels du foie gras se montrent confiants. C'est du moins le sentiment exprimé par la directrice générale du Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (CIFOG). Deux à trois ans représentent une assez longue attente mais il faut le temps nécessaire pour remettre d'aplomb la filière. La production des élevages français a chuté de 20% en 2017 par rapport à 2016, de 40% par rapport à 2015, ce qui est loin d'être négligeable.
Fêtes de fin d’année mitigées
Sur les trois derniers mois de 2017, les ventes ont baissé en volume (-12%) mais pas en valeur (+3%). Le foie gras plus rare s'est fait plus cher. Cela ne règle rien sur le fond et les professionnels estiment que 2018 sera l'année du réajustement car on ne connaît pas encore toutes les conséquences de la crise. La confiance est donc au rendez-vous car les dispositifs réglementaires ont été renforcés de manière drastique, très contraignante. Il faut construire des bâtiments avec de nouvelles normes, dépister les animaux avant les transports. En effet, c'est le déplacement d'animaux contaminés d'un département à l'autre qui a été à l'origine de la dernière épizootie. Cela doit permettre aux professionnels de ne pas s'exposer à ce que la situation leur échappe de nouveau.
Facture salée pour relancer la filière
Les investissements dans les nouvelles mesures de biosécurité sont estimés en moyenne à 20 000 euros par exploitation. Pour certains éleveurs, la facture est beaucoup plus élevée. Un dernier chiffre qui montre l'ampleur de la crise et explique les délais imposés à la filière foie gras pour se reconstruire. Suite aux attaques des différents virus (H5N1 en 2015-2016 et H5N8 en 2016-2017) dans le Sud-Ouest, pas moins de cinq millions de canards ont été abattus. Deux à trois ans pour reconstituer les cheptels et reconstruire l'édifice n'est vraiment pas du luxe.
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