Le brief éco. Habitat est à vendre

L’enseigne emblématique de l’aménagement intérieur va de restructuration en restructuration depuis des années mais la chaîne de magasins est aujourd’hui déficitaire de quelque cinq millions et demi d’euros et va être cédée par son actuel propriétaire. Habitat, ce sont 27 magasins en marque propre en France et une quarantaine sous franchise dans le monde. L’entreprise emploie 600 personnes dont 520 dans l’hexagone.

Ce n’est pas la première fois qu’une telle issue est envisagée

Créée au Royaume-Uni en 1964, l’enseigne a été rachetée en 2011 par le français Cafom (Centrale d’Achat Française pour l’Outre-mer). La réorganisation est portée par un nouveau directeur général depuis l’année dernière (un ancien du groupe de luxe LVMH et de son concurrent Kering). Six magasins ont déjà fermés en Allemagne et l’activité a cessé en Norvège. Aujourd’hui, Habitat représente 1% de parts de marché de l’ameublement français et n’a pas atteint la taille critique, la taille suffisante, pour survivre dans ce secteur très concurrentiel. Et le PDG, Hervé Giaoui, le reconnaît : le groupe n’a pas su prendre le virage d’internet pour les ventes en lignes. Il lui faut désormais s’adosser à un groupe international.

Que représente le marché du meuble en France aujourd’hui ?

Le secteur du meuble traverse une passe difficile et Habitat en fait les frais. Après trois années consécutives de croissance, 2018 a marqué un coup d’arrêt avec un recul de l’activité de près de 3%, à moins de 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Le seul segment moyenne gamme, sur lequel est centré Habitat, a subi l’une des plus fortes baisses, notamment les chambres à coucher, les salons / salles à manger et les bureaux. Pour la première fois depuis 1970, les circuits de grande distribution du meuble sont en repli. Face à la puissante vague internet, les 600 salariés d’Habitat commencent à vivre dans l’angoisse du lendemain.