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Le brief éco. Jusqu’où la France peut s’endetter ?

Le nouveau Premier ministre Jean Castex remplace Edouard Philippe dans la gestion de la crise qui coûte cher à l’économie et aux finances publiques. Quelle attitude aura-t-il face au mur de la dette ? 

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le ministère de l'Economie et des Finances à Paris. (GUY GIOS / MAXPPP)

La dette, c’est l’équivalent des montants financiers qu’un pays doit rembourser après avoir emprunté sur les marchés financiers, pour faire fonctionner son administration et soutenir les secteurs économiques en difficultés. D’ici la fin de l’année, la dette française devrait s’élever à 120% du PIB (la richesse produite par le pays). 120% du PIB, cela fait environ 3 000 milliards d’euros. C’est à dire que Paris dépense déjà aujourd’hui pour rembourser sa dette plus d’argent que les entreprises ne créent de richesse. Et vu le contexte, il n’y a pas de raison que cela ne s’arrête en si bon chemin.

Quelle politique pour la Banque centrale européenne

Jusqu’où s’endetter ? Tout dépend de la Banque centrale européenne (BCE). En période de récession, la BCE laisse la main libre aux États pour faire ce qui est nécessaire.Tant que la BCE continue d’acheter la dette que nous émettons, il n’y a pas de problème de déficits publics et l’État peut, en situation de crise,continuer à dépenser sans se soucier de rembourser immédiatement. Le plus probable est que la Banque centrale continue cette politique aussi longtemps que cela sera nécessaire en 2021 et 2022.

La Banque centrale européenne n’a pas encore dit clairement ce qu’elle entendait faire après cette échéance de 2021-2022. Va-t-elle continuer à prêter de l’argent aux États sans leur demander de rembourser, ou mettre un terme à cette politique une fois que la croissance va revenir et le PIB repartir à la hausse ? Cela met les États en porte-à-faux. Par exemple, le gouvernement français sortant a annoncé qu’il souhaitait compartimenter, mettre de côté, la dette liée au Covid, soit environ 150 milliards d'euros. Cette somme serait remboursée par un nouvel allongement de l’impôt CRDS (contribution pour le remboursement de la dette sociale) entre 2033 et 2042. Plus loin que la décision de Jean Castex de suivre ou non cette proposition d’Edouard Philippe, c’est tout le débat sur la nécessité ou non de rembourser la dette. Ce débat n’est toujours pas tranché.

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