Le brief éco. Les stars du CAC 40 enjambent la crise, la Bourse en profite
Les résultats sont éblouissants chez les stars du CAC 40. Les chiffres du premier semestre sont maintenant connus, et ils dépassent toutes les attentes.
Alors que la crise sanitaire continue de sévir, les géants du CAC affichent une santé insolente. Selon le cabinet PwC qui a compilé leurs résultats, les 37 sociétés de l’indice ayant publié ces derniers jours, cumulent quelque 57 milliards d’euros de bénéfices, rien que sur les six premiers mois de l’année, du jamais vu. Mieux, ces profits sont supérieurs d’un tiers à ce qu’ils étaient sur la même période de 2019, avant donc le Covid-19. Non seulement les grandes entreprises françaises ont effacé les effets de la crise, mais elles sont encore plus fortes aujourd’hui.
Un tel retournement de situation est causé tout d’abord par la vigueur de la reprise économique qui défie là aussi toutes les prévisions. Pour un pays comme la France qui aura connu une récession – c’est-à-dire une contraction de son PIB – de plus de 8% en 2020, la croissance attendue cette année devrait atteindre les 6%.
Comme ces groupes dépendent directement de la santé de l’économie, plus de croissance, c’est plus d’activité et donc plus de profits. On le voit avec les géants tricolores du luxe, LVMH, Kering et Hermès, qui ont été parmi les premiers à profiter de l’accélération de la reprise, notamment en Asie, leur zone de prédilection.
Autre effet, celui des réorganisations et des plans d’économies que la crise a accélérés. Ou encore des aides de l’État, qui ont permis aux plus fragiles de s’endetter à des taux toujours plus bas. Prenez Airbus, certainement le cas le plus édifiant, puisque touché de plein fouet par l’arrêt total du trafic aérien au printemps 2020. Après une perte semestrielle de deux milliards d’euros l’an dernier, l'avionneur renoue avec un bénéfice de plus de deux milliards sur ces six derniers mois ! Retour en grâce aussi des banques, comme BNP Paribas, Société Générale ou Crédit Agricole, qui enjambent la crise et gagnent encore plus d’argent qu’avant le Covid-19.
Que vont faire ces grands groupes de tout cet argent ?
Ils vont tout d’abord reconstituer leurs réserves, investir pour certains, racheter des concurrents pour d’autres, et puis pour la plupart, récompenser leurs actionnaires.
Après plusieurs mois de vaches maigres, les banques attendent le feu vert de la BCE – la Banque Centrale Européenne – pour distribuer les compléments de dividendes qu’elles n’ont pas pu verser l’an dernier.
Autre signe d’un retour à la normale : les programmes de rachats d’actions que prévoient notamment Danone et TotalEnergies. Racheter ses propres actions puis les annuler, un bon moyen de faire monter les cours. Bercy a bien tenté de mettre le holà sur cette pratique l’an dernier, mais l’époque est apparemment révolue. Pendant ce temps, la Bourse de Paris en profite et se rapproche des 6 800 points, plus très loin de son record absolu du 4 septembre 2000, à 6 922 points très exactement. C’était au plus fort de la bulle internet.
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