Le brief éco. Les taux des crédits immobiliers ont atteint leur plancher
Les taux d’intérêt des crédits immobiliers sont à leur plus bas historique en France. Les foyers qui veulent devenir propriétaires de leur logement bénéficient désormais de conditions qui n’ont jamais été aussi avantageuses.
Les taux d’intérêt des crédits immobiliers sont à leur plus bas historique en France. Nous en parlons depuis des mois mais le moment est arrivé : le plancher est atteint. Hors assurance, ces taux s’inscrivent désormais en moyenne à 1,29% contre 1,5% il y a un an. C’est appréciable quand on veut emprunter pour investir dans l’immobilier ou renégocier son prêt. Explication : la BCE mène depuis plusieurs années une "politique accommodante" en matière de crédit. La banque centrale maintient des taux d’intérêt bas pour soutenir l’économie et puis il y a la concurrence que se livrent les banques entre elles. Le crédit, c’est la raison d’être des établissements financiers : les banques en vivent et ont tout intérêt à ce que les clients soient au rendez-vous. C’est à celle qui proposera le meilleur taux.
Effet pérenne ?
Est-ce que les taux vont rester longtemps sur cette trajectoire ? Tout dépend du moment à partir duquel les taux d’intérêt européens vont suivre les taux américains, qui ont eu tendance à remonter ces derniers mois, avant que la Fed (la réserve fédérale américaine) n'intervienne pour freiner le mouvement. Donc, pour l'instant, pas d'inquiétude. Mais en France, ces conditions avantageuses en matière de crédit coïncident avec une remontée des prix de l’immobilier depuis l’année dernière. Acheter du neuf aujourd’hui coûte plus cher dans de nombreuses régions. Dans la perspective des élections municipales, sauf exception, dans beaucoup de communes, les élus ont commencé à ralentir les travaux pour éviter les nuisances qui déplaisent aux riverains. Comme la demande de logements est forte aujourd’hui en France, les tensions sont de plus en plus vives.
Bulles spéculatives et relâchement des efforts
Taux d’intérêt en baisse, mais prix des logements en hausse… cela n'est pas sans risque, notamment celui de créer des bulles spéculatives. Plus largement, les taux bas poussent à l'endettement. C'est vrai pour les ménages comme pour les entreprises et les Etats. Pour un Etat, des taux bas, voire négatifs, c'est une moindre charge des intérêts à rembourser. Cela devrait être l'occasion de faire des économies mais, généralement, les Etats laissent plutôt filer la dépense à moindre coût. Comme toujours, la balle est dans le camp de la Banque centrale européenne. La BCE réunit jeudi 6 juin son conseil des gouverneurs. Peut-être l'occasion de faire passer un message.
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