Le brief éco. Marché français de l’automobile : pourquoi ça cale ?
Les chiffres des immatriculations de voitures neuves en France sont toujours en berne au mois de juillet, et ce n’est pas très bon signe pour le reste de l’année.
Avec une chute de 32% des ventes le mois dernier, par rapport à juillet 2019 – avant la pandémie – le marché français de l’auto ne repart toujours pas. Les marques françaises ne sont pas épargnées : Stellantis (la nouvelle alliance entre Peugeot-Citroen et Fiat) recule de 39% et Renault de 34%. À ce rythme-là, les constructeurs estiment qu’il sera très difficile, voire impossible, de repasser la barre des deux millions de véhicules vendus sur 12 mois, et ce pour la deuxième année consécutive. Des niveaux d’immatriculations que l’on n’avait pas vus en France depuis le début des années 70 !
Un manque d’appétit du consommateur
On l’a souvent dit, les Français ont mis pas mal d’argent de côté depuis le début de la crise sanitaire, un pactole estimé à quelque 165 milliards d’euros par la Banque de France, et qui a beaucoup de mal à revenir dans le circuit de la consommation. Face à l’incertitude, les Français préfèrent épargner, et quand ils changent de voiture, ils optent de plus en plus souvent pour un véhicule d’occasion, nettement moins cher.
L’autre raison avancée par les constructeurs, c’est qu’ils ont moins de voitures neuves à vendre, du fait de la pénurie de certaines matières premières, et du manque de composants électroniques, ce qui freine leur production depuis plusieurs mois. Avec la forte reprise économique et l’explosion des usages numériques, les fabricants de semi-conducteurs ont beaucoup de mal à fournir leurs clients, et parmi eux, les constructeurs automobiles, dont les véhicules sont truffés d’électronique. Il y a quelques jours, le géant franco-italien des puces STMicroelectronics disait ne pas voir de retour à la normale avant 2023.
Certains constructeurs comme Renault sont un peu plus optimistes
Renault va mieux et repasse dans le vert, on l’a vu lors de la publication de ses résultats en fin de semaine dernière. Mais le constructeur – en pleine réorganisation – revient de très loin, après avoir perdu plus de sept milliards d’euros l’an dernier. D’ailleurs son nouveau patron, Luca De Meo, ne crie pas encore victoire : "Le pire est derrière nous, mais nous restons prudents" dit-il. Et lui aussi parle d’une fin d’année délicate en raison de la pénurie de semi-conducteurs. On en saura peut-être un peu plus avec son grand concurrent Stellantis, dont les chiffres sont attendus mardi 3 août. Stellantis, le leader du marché, et réputé pour redresser la barre en un temps record.
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