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Le brief éco. Réforme d’EDF : le projet Hercule avance lentement mais sûrement

Le projet Hercule vise à réorganiser EDF en trois entités. Un dossier épineux surveillé de très près par les syndicats, qui craignent un démantelement.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le logo EDF sur la centrale de Blénod-lès-Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle). Photo d'illustration. (JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP)

En toile de fond du projet Hercule, il y a la réforme de l'organisation du secteur nucléaire en France. Paris tente depuis plusieurs mois de finaliser ses négociations avec Bruxelles en vue d'une nouvelle régulation du parc nucléaire d'EDF. La mutation passerait par une hausse du prix de vente de la production d'électricité du groupe. Quant à la refonte d'EDF en tant que telle, le projet Hercule vise à réorganiser l'entreprise en trois entités. L'objectif est notamment de lui permettre d'investir davantage dans les énergies renouvelables.

>> EDF : quatre questions sur Hercule, ce projet de réorganisation du groupe qui électrise les syndicats

EDF est aujourd'hui contrainte de vendre une partie de son électricité nucléaire à bas prix à ses concurrents. L'objectif est de changer cette règle. Mais Bruxelles veut éviter un système de subventions croisées. Dit autrement, la Commission européenne ne veut pas qu'un coup de pouce au nucléaire bénéfice à d'autres activités d'EDF au détriment de ses concurrents. Les syndicats et une partie de l'opposition sont très critiques. Ils voient dans ce projet un risque de démantèlement d'une entreprise stratégique.

Bercy impose sa marque

Même le ministère de l'Économie et des Finances est très ferme sur le sujet. C'est pour cela que les discussions entre Paris et Bruxelles traînent. Le ministre de l'Économie estime qu'il y a une ligne rouge absolue : pas de démantèlement d'EDF. "On a toujours les moyens de dire non", insiste Bruno Le Maire. Pour le gouvernement, EDF doit rester un groupe intégré et public avec une direction et une stratégie uniques, alors que la Commission européenne promeut un éclatement de l'entreprise en plusieurs entités qui se feraient concurrence.

Le dossier en est dans la phase finale mais il n'y a toujours aucun accord. Le calendrier se resserre de plus en plus. L'objectif est de faire aboutir la réforme d'EDF dans le cadre d'une loi avant l'élection présidentielle de 2022. Les marchés financiers se veulent optimistes. L'action EDF a gagné près de 11% jeudi 11 mars à la Bourse de Paris. Le titre vaut 11 euros.

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