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Le brief éco. Tesla, champion automobile mondial à la Bourse

La valorisation du groupe Tesla à la Bourse de New York a dépassé celle de Toyota. Le constructeur automobile n’a pourtant jamais dégagé de profits depuis sa création en 2003, sauf au premier trimestre de cette année.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le stand Tesla à un salon automobile à Bruxelles (Belgique). Photo d'illustration. (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

Le constructeur américain de véhicules électriques, Tesla, est désormais l’entreprise du secteur automobile la plus chère en bourse au niveau mondial. Un exploit réalisé sur le marché de New York, en pleine crise économique. Tesla, créé en 2003 par un jeune patron aux dents longues, Elon Musk, qui dépasse le japonais Toyota créé en 1937… qui l’eût cru ? C’est pourtant bien la réalité. Mercredi 1er juillet à Wall Street, la valeur boursière de Tesla a dépassé les 207 milliards de dollars (184 milliards d’euros) contre 202 milliards de dollars (180 milliards d’euros) pour Toyota. Pourtant Tesla vend beaucoup moins de voitures que son concurrent japonais : plus d’un demi million de voitures livrées en 2020 par l’américain si tout va bien, contre 10 millions et demi l’an dernier par Toyota.

Un ascendant sur les groupes historiques

Comment s’explique cette flambée boursière ? Tesla a pris une avance évidente dans la voiture électrique et autonome dans un contexte de forte pression environnementale. Il fabrique lui-même ses batteries alors que les concurrents achètent chez les sous-traitants. De l’avance, l’américain en a pris également sur les grands groupes automobiles historiques qui sont obligés de revoir de fond en comble leur stratégie industrielle et leurs chaînes de production.

Tesla a prouvé qu’il était capable de produire un véhicule en masse et le groupe est désormais implanté en Chine avec son usine de Shangaï qui lui permet d’échapper à la guerre des taxes douanières entre Washington et Pékin. Tesla en Chine, c’est aussi l’"America First" qui a désormais un pied chez l’ennemi. Ce petit jeu plait plutôt bien aux opérateurs boursiers.

Le patron de Tesla, Elon Musk, a signé l’an dernier avec le länder allemand du Brandebourg, près de Berlin, l’achat pour 41 millions d’euros de plusieurs centaines d’hectares de terrain pour construire sa première usine sur le vieux continent (500 000 voitures électriques doivent en sortir à terme). Tesla représente déjà 30% du marché européen de voitures électriques à batteries. Reste que le groupe n’a jamais dégagé de profits depuis sa création en 2003, sauf au premier trimestre de cette année (16 petits millions d’euros). Alors, succès boursier rationnel ou irrationnel pour Tesla ? Une grosse part d’irrationnel très probablement.

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