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Pénurie de carburants : quelles marges de manœuvre pour TotalEnergies et les syndicats ?

La semaine s’annonce décisive dans le bras de fer qui oppose la CGT et la direction de TotalEnergies, alors que plusieurs stations-service sont toujours bloquées. Chacune des deux parties fait valoir ses arguments

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Pénurie de carburant : une réunion d'urgence à Matignon pour tenter de sortir de la crise (SYLVIE CAMBON / MAXPPP)

Entre les automobilistes à cran, faute de pouvoir faire le plein, et les pressions politiques, TotalEnergies, la CGT et Force ouvrière n’ont de choix que de trouver une issue rapide au conflit. À la CGT, on veut bien abandonner les revendications sur les embauches et les investissements mais hors de question de lâcher sur la hausse de 10 % des salaires (7 % au titre de l’inflation et 3 % au titre des superprofits réalisés ces derniers mois).

Négociations avancées

TotalEnergies propose d’avancer à ce mois-ci les négociations annuelles sur les salaires, à condition que les blocages prennent fin dans les raffineries et dépôts de carburants. Si les négociations ont été avancées, c'est définir comment les salariés pourront bénéficier, avant la fin de l’année, des résultats exceptionnels réalisés par la multinationale française, tout en prenant également en compte l’inflation galopante.

>> Pénurie de carburants : où en sont les premières négociations chez TotalEnergies ?

C'est le rapport de force traditionnel dans lequel chacun avance ses pions. La direction avait fait un geste avant même les événements de ces derniers jours : avant d’accepter de négocier en octobre, elle avait déjà avancé à novembre les fameuses NAO (négociations annuelles obligatoires) prévues en janvier 2023, selon le calendrier normal. La balle est désormais dans le camp de la CGT et de Force ouvrière, qui ont provoqué ces blocages. Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, dénonce ces grèves préventives, jugeant nécessaire de passer d’abord par la négociation.

Marges de manœuvre du groupe pétrolier

Sur le plan financier, la CGT fait valoir que l'activité pétrolière de TotalEnergies représente une masse salariale d'un milliard et demi d'euros et qu’une augmentation de salaire de 10% pèserait pour 150 millions. De son côté, TotalEnergies fait valoir les mesures déjà accordées : augmentation des salaires de 3,5 % en moyenne pour les employés des raffineries et un intéressement aux bénéfices d'un peu plus de 9 000 euros bruts par personne.

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