Réforme du pacte de stabilité : légères avancées à Bruxelles
Pas de fumée blanche pour la naissance d’un éventuel accord à l'issue de la réunion des ministres européens de l'Économie et des Finances vendredi 8 décembre, mais, dans un langage plutôt diplomatique, Bruno Le Maire, parle de "progrès essentiels", notamment dans le différent franco-allemand. Les discussions vont se poursuivre et, selon le ministre de l'Économie, un accord pourrait aboutir d'ici la fin de l'année.
L’objectif est de s’accorder sur une nouvelle gouvernance économique. Les ministres demandent à l’unisson des règles budgétaires moins strictes pour pouvoir soutenir leurs économies respectives. Pour rappel, en vertu des règles de Pacte de stabilité et de croissance, suspendues depuis l’irruption du Covid, la dette publique des États membres ne doit pas dépasser 60% de leur Produit intérieur brut (leur richesse nationale), et leur déficit doit être inférieur à 3%. Le dispositif doit être réactivé le 1er janvier prochain, mais les 27 le jugent obsolète.
Paris Berlin
Jusqu’à ce que Bruno Le Maire annonce une détente entre Paris et Berlin, à l’issue de l’Ecofin, l’Allemagne insistait sur la réduction des déficits alors que Paris mettait l’accent sur le soutien de la croissance qui nécessite, plus d’argent public. Pour Bruno Le Maire, le Pacte de stabilité est "un instrument, mais pas un objectif en soi".
La France a fixé une ligne rouge, elle exige une flexibilité dans le rythme de réduction des déficits pour les pays qui investissent massivement dans des secteurs stratégiques pour l’avenir ou engagent des réformes structurelles pour améliorer leur croissance. En résumé, Paris et Berlin ne sont pas d’accord sur les efforts à réaliser par les pays jugés comme étant en déficit excessif, ce qui pourrait être le cas de la France l’année prochaine.
Enjeux de la réforme
Les enjeux sont ceux des colossaux investissements à réaliser face à la triple transition, énergétique, numérique, par rapport à l'intelligence artificielle, et générationnelle au regard du vieillissement de la population. L’Europe a un très gros écart de compétitivité avec les États-Unis, la Chine et l’Inde.
Le seul moyen de rattraper le retard est de lever les freins à l’endettement public, sans pour autant faire exploser les compteurs. Mais cela dans un contexte économique international difficile et bourré d’incertitudes en matière géopolitique et d’évolution des prix. À Bruxelles, l’ouvrage est toujours sur le métier.
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