Salon du Bourget : l'année des concentrations dans l'aéronautique et l'espace
Le salon international de l'aéronautique et de l'espace du Bourget ouvre ce lundi 17 juin au nord de Paris. Plus loin que le traditionnel match Airbus-Boeing, il sera question notamment du bras de fer entre les États-Unis et l'Europe.
Il y a quelques jours, aux États-Unis, nous avons assisté à une fusion géante dans le secteur de l'aéronautique et de la défense. Le groupe américain Raytheon et son compatriote United Technologies ont annoncé leur rapprochement pour constituer un nouvel ensemble qui réalisera à terme un chiffre d’affaires de 74 milliards de dollars (près de 66 milliards d’euros). United Technologies, c'est le groupe qui fabrique les célèbres missiles longue portée de l'armée américaine Tomahawk. Quant à Raytheon, il conçoit les moteurs d'avions militaires et civils Pratt and Whitney, qui équipent les Boeing, mais aussi les Airbus.
Pourquoi ce mouvement de concentration ?
Plusieurs facteurs entrent en jeu : les incertitudes géopolitiques un peu partout sur la planète, la croissance économique mondiale en baisse et puis, plus localement, la réduction des budgets de défense américains, attendue pour les prochaines années après une forte augmentation. Cela met la pression sur les gros industriels et les pousse à des plans d'économie. Les fusions permettent de mutualiser les moyens.
Impact sur l’industrie européenne
La fusion entre les deux Américains Raytheon et United Technologies va contribuer à réduire la concurrence. Conséquences concrètes : un groupe européen comme Airbus aura des marges de manœuvre beaucoup plus étroites, voire inexistantes, pour créer une compétition entre fournisseurs et donc faire baisser les prix. Cette concentration va également contraindre les autres acteurs à gagner en agilité. On peut penser notamment à une accélération du processus de rapprochement entre les français Thalès et Safran, même si ce dernier n’est pas à l’ordre du jour.
L’Europe a ses propres atouts
Certains groupes européens ont anticipé et se sont déjà réunis. Talès a mis la main sur Gemalto, Safran sur Zodiac-Aerospace. Sans parler des programmes en cours comme le développement d'Ariane 6, successeur de l'actuel lanceur Ariane 5, et puis Galileo la constellation satellitaire européenne appelée à faire mieux en fiabilité et en précision que le GPS américain. Riche programme en perspective sur la semaine pour le salon du Bourget.
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