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Succession de Philippe Martinez à la tête de la CGT : la candidature d'Olivier Mateu, bonne nouvelle pour le gouvernement ?

Le leader de la CGT, Philippe Martinez rendra son mandat en mars prochain. Olivier Mateu, secrétaire général de l’union de Marseille annonce sa candidature pour lui succéder.   

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Olivier Mateu, secrétaire général de l'UD CGT des Bouches-du-Rhône, à Marseille, le 27 janvier 2020. (VALERIE VREL / MAXPPP)

Olivier Mateu s’oppose au sortant pour succéder à Philippe Martinez, qui aimerait  transmettre le flambeau à une femme, Marie Buisson. Ce qui serait une première pour ce vieux syndicat de 127 ans qui a toujours été dirigé par des hommes. Oui mais voilà, Marie Buisson, issue de la section enseignement de la CGT, est loin de faire l’unanimité en interne.  D'où cette candidature d'Olivier Matheu, pour dit-il au journal La Marseillaise, "lutter contre un syndicalisme d’accompagnement du capitalisme". Sous-entendu : avec Marie Buisson, la CGT va être trop complaisante, trop sociétale aussi, pas assez dans la lutte pour les travailleurs.

La CGT est traversée depuis longtemps par des divisions sur des questions de fond : le nucléaire, les éventuelles alliances avec les autres syndicats avec, si on schématise, des durs d’un coté, et une frange moins radicale, plus ouverte à la négociation de l’autre. Olivier Mateu a peu de chances de l’emporter car le processus pour élire le premier secrétaire de la CGT est très encadré, et pour pouvoir officiellement se présenter, il faut être inscrit sur la liste des membres de la future commission exécutive confédérale, ce qui n’est pas son cas.  Mais selon un membre de la CGT, "cette candidature est une provocation qui peut trouver un écho". Cela met la pression sur Philippe Martinez.

Une CGT affaiblie en plein débat sur les retraites ?

Le contexte social est tendu, la réforme des retraites sera présentée le 10 janvier : une CGT divisée, ça peut ne pas forcément arranger le gouvernement car justement, la réforme des retraites promet d’être le terrain d’expression de cette bataille interne. Les cégétistes les plus radicaux seront tentés de montrer leur force, leur capacité de blocage. Surtout face à un syndicalisme qui se fait "doubler" par des collectifs. Il y a eu les "gilets jaunes" et on vient de le voir, encore, à la SNCF, le conflit des contrôleurs s’est mis en place via les réseaux sociaux, loin des structures syndicales habituelles. Enfin, s’il y a des divisions à la CGT, le gouvernement va échanger avec un Philippe Martinez affaibli, tiraillé, ce qui n’est pas plus facile pour trouver d’éventuels compromis.    

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