Transports : Marseille-Madrid en train pour 29 euros, c’est possible
Marseille-Madrid aujourd’hui, après Lyon-Paris depuis la mi-juillet, l’arrivée de Renfe sur le réseau ferroviaire français est une nouvelle étape de la libéralisation du rail souhaitée par Bruxelles pour augmenter la concurrence entre opérateurs et faire baisser le prix des billets. Renfe est le deuxième groupe étranger à travailler sur les lignes françaises après l’italien Tranitalia, installé depuis décembre 2021 sur le Paris-Milan via Lyon, et avant le prochain, Arriva, filiale de la compagnie allemande Deutsche Bahn, qui projette de relier la France aux Pays-Bas (Amsterdam) via Bruxelles à partir de 2026.
Prix cassés
Marseille-Madrid direct, et vice versa, pour 29 euros, là où la SNCF affiche une centaine d'euros, voire 200 euros et plus, en fonction des périodes, et avec deux correspondances. Prix cassé, c’est peu dire : tarif garanti pendant au moins deux ans, en partie grâce à un rabais obtenu sur les péages versés par les compagnies étrangères à SNCF Réseau, le gestionnaire du circuit, pour décrocher des sillons en France. C’est ce que l’on appelle le "tarif différencié" lui aussi imposé par l'Europe. Mais ce tarif préférentiel ne dure qu’un temps. Au bout de plusieurs années, la compagnie étrangère sera obligée de payer plein tarif à SNCF Réseau, ce qui pourrait peser défavorablement sur le prix des billets.
Défi pour la SNCF
Cela reste une pierre dans le jardin de la SNCF qui se retrouve confrontée à une vive concurrence. C’est un défi pour la compagnie nationale dont les coûts de gestion sont beaucoup plus lourds que ses concurrents étrangers. L’adaptation se fait notamment par la multiplication des offres clients pour rendre la politique commerciale plus agressive… avec plus ou moins de succès sur le "bon" remplissage et la régularité des trains.
C’est un peu le chamboule-tout pour la SNCF, mise sous pression mais qui s’en sort tant bien que mal. La compagnie vient d’annoncer pour le premier semestre un chiffre d’affaires proche de 21 milliards d’euros, en hausse de 2% sur un an, et ce malgré les grèves liées à la réforme des retraites qui lui coûteront 500 millions d’euros, pesant très lourdement sur le bénéfice final, divisé par six.
Avantages et bénéfices
Reste que l’arrivée de compagnies étrangères n’est pas perdue pour tout le monde en France. Elle offre en effet à Réseau Ferré de France davantage de revenus avec les péages. Enfin, pour tout le monde, y compris la SNCF, c’est la perspective d’une amélioration de la qualité du réseau ferroviaire, notamment grâce aux cent milliards d’euros promis par l’Etat d’ici à 2040, si la santé des finances publiques le permet encore.
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