Élections européennes : en Hongrie, Viktor Orban lance sa campagne en "consultant" le peuple
Les Hongrois ont jusqu’au 10 janvier pour répondre à une consultation nationale. Il s’agit d’un formulaire en 11 questions qui s’intitule Défendre la souveraineté nationale face à Bruxelles. Viktor Orban est coutumier de cet exercice, c’est la 12e consultation en 12 ans. Le Premier ministre a l’habitude de cibler les "technocrates de Bruxelles". Il trouve que le Parlement et la Commission européenne sont trop européens, trop fédéralistes à son goût.
Quelles sont les questions posées aux Hongrois ? Par exemple, à propos de la guerre en Ukraine, le questionnaire dit : "Bruxelles a adopté une position pro-guerre. L’Union européenne doit stopper les livraisons d’armes à l’Ukraine". Il faut répondre par oui ou par non à cette question qui n’en est pas une. C’est plutôt une affirmation biaisée car elle laisse entendre que l’Union européenne a une responsabilité dans la guerre, alors que c’est tout de même Vladimir Poutine qui a décidé d’attaquer l’Ukraine. Autre question : "Bruxelles veut créer des ghettos de migrants dans notre pays. Êtes-vous d’accord ?" Là encore, c’est une distorsion de la réalité parce que le pacte migratoire, conclu récemment par les Européens, n’oblige pas les États membres à installer des camps de réfugiés sur leur sol.
Un outil de propagande
Il n’est pas obligatoire de remplir le formulaire, il n’a pas de valeur légale et de nombreux Hongrois estiment que c’est de la propagande. Cela intéresse surtout les électeurs du Fidesz, le parti de Viktor Orban, comme cette retraitée qui vit à Budapest. "Dès que j’ai reçu le formulaire, je l’ai rempli !, s’enorgueillit-elle. C’est une grave erreur de la part de Bruxelles de ne pas laisser les États faire ce qu’ils veulent. Je suis très contente de notre Premier ministre, c’est quelqu’un de ferme. Il voit des années à l’avance ce qui va se passer, et ne se laisse pas influencer".
Puisque ce n’est pas obligatoire de remplir le questionnaire, finalement à quoi ça sert ? Pour Viktor Orban, c’est un outil de marketing politique. Il lui sert à mobiliser ses électeurs avant les élections. Et puis il faut rappeler que Viktor Orban est à la tête d’une droite radicale, qui, avec le temps, est devenue un parti d’extrême-droite. Le grand thème de sa campagne pour les européennes, c’est : à Bruxelles, ils en font trop, il y a trop d’Europe, les nations risquent de disparaître. Moi, Viktor Orban, je me bats pour préserver les intérêts de la nation hongroise.
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