Assemblée nationale : bientôt des capteurs de décibels pour mesurer le volume sonore des débats dans l'hémicycle
D'ici la fin de la session parlementaire le 12 juillet, des capteurs de décibels seront répartis dans les travées de l'hémicycle pour mesurer le brouhaha, entre hurlements, huées et claquements de pupitres. C'est le député Renaissance Robin Reda, également président du Conseil national du bruit, qui l’avait demandé à la présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet, en 2023, pour protéger la santé auditive des députés, ministres et personnels. Aujourd'hui, il est donc ravi, car "c'est une bonne manière de rendre audible la cause des nuisances sonores".
Il faut dire que l'hémicycle est parfois extrêmement bruyant. Pendant l'examen de la réforme des retraites, la montre connectée d'une députée s'était affolée, affichant ce message, "environnement bruyant : le niveau sonore atteint 90 décibels". Sachant qu'à partir de 80 décibels ça revient à travailler à côté d'une autoroute pendant plusieurs heures. Ce qui peut provoquer troubles auditifs, acouphènes, problèmes de sommeil, stress, etc.
Certains députés trouvent "ridicule" d'installer des capteurs, ou craignent que leurs messes basses soient écoutées au passage. Un conseiller tient à rassurer ceux qu'il qualifie de "complotistes", que les capteurs ne seront que pour les décibels. Certains députés trouvent que c'est une excellente idée, comme un élu PS indiquant que, "parfois, on n'entend pas les orateurs", au point qu'un député LR confie avoir dû regarder en replay le premier discours de politique générale d'Élisabeth Borne, car sur le moment, il n'entendait rien de ce qu'elle racontait.
Les Insoumis seraient les plus bruyants
Un élu MoDem avoue que parfois, il écourte sa présence tant le bruit est "insupportable". La majorité en attribue la responsabilité principale aux Insoumis. "Si un capteur est mis sous le pupitre de certains députés LFI, il explose au bout de deux séances", balance même un collaborateur parlementaire de gauche. Riposte d'un Insoumis, "s'ils s'intéressent vraiment aux nuisances sonores qu'ils commencent par le monde du travail car, ça pourrit la vie de millions de salariés !"
Les mesures du tumulte dans l'hémicycle permettront de voir ce qu'il en est réellement. S'il y a de trop longs créneaux avec trop de décibels, il faudra soit apaiser l'hémicycle et dire à tout le monde de baisser d'un ton, soit aménager le temps de travail des huissiers.
Ces mesures de bruit sont surtout "importantes pour les agents, explique une conseillère, car ils passent de longues journées enfermés dans l'hémicycle, il faut prendre en compte le bruit dans leurs critères de pénibilité". La présidence de l'Assemblée anticipe une séquence qui s'annonce particulièrement bruyante, l'automne et sa litanie de 49.3 sur le budget.
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