Assemblée nationale : l'idée d'un face-à-face tous les mercredis avec Gabriel Attal divise les députés
Trois quarts d'heure de joute verbale entre le Premier ministre et les députés, c'est la dernière idée de la présidente de l'Assemblée pour redynamiser les questions au gouvernement du mercredi. Les présidents des groupes en discuteront, mardi 26 mars dans l'après-midi. Yaël Braun-Pivet avait proposé ce format à Élisabeth Borne, en vain, mais son successeur Gabriel Attal est partant. "Pour lui ce serait tout bénef", d'après un conseiller de l'exécutif. "C'est une manière de cajoler les élus de la majorité et de traiter l'opposition."
À gauche, des députés disent "pourquoi pas" à ce nouvel exercice, où ils ferrailleraient uniquement avec le Premier ministre. Leur espoir est d'en finir avec "la médiocrité des réponses de certains ministres". Une écologiste met toutefois en garde : "Ça risque de devenir une séance 100% com et zéro fond". Le patron du groupe LR Olivier Marleix va sonder ses troupes en réunion de groupe, car les avis sont partagés. Il y a les "100% pour", histoire de donner de "l'importance" à leurs questions, et ceux qui n'ont "pas très envie de se prendre des scuds de Gabriel Attal". Quant au Rassemblement national, les députés aiment tellement l'idée qu'ils en attribuent la paternité à Marine Le Pen. "Si des gens se battent pour dire c'est mon idée, c'est bon signe", s'amuse un proche de Yaël Braun-Pivet.
Des vrais débats ou "un show Attal" ?
Dans la majorité, l'idée ne fait pas consensus. Certains rêvent de "vrais débats à l'anglaise". À Londres en effet, le Premier ministre est seul face aux parlementaires de la Chambre des Communes le mercredi. Selon un cadre du groupe Renaissance ça peut "réintéresser les députés alors que la séance du mercredi c'est le désert". Le désert est à prendre au sens propre, même dans la majorité de nombreux sèchent. Mais si ça devient "un show Attal", un macroniste promet qu'il reviendra. Sauf que le concept ne séduit pas tout le monde. "C'est du grand n'importe quoi", grincent des députés MoDem, pour lesquels "ça va transformer le Premier ministre en porte-parole du gouvernement". Le groupe Horizons aussi est "réservé". Un député y voit un "risque important" pour Gabriel Attal : "Il va concentrer toutes les attaques sur sa personne, ça démonétise complètement ses ministres."
Si le scénario de questions 100% Attal est validé par les présidents de groupe mardi, la mise en œuvre pourrait être rapide. Il faudra encore que Matignon donne son accord final, mais dans ce cas l'expérimentation pourrait débuter dès la semaine prochaine, le mercredi 3 avril, pour être en test jusqu'à l'été. "Et si ça ne marche pas, assure la présidence de l'assemblée, on ne manquera pas d'imagination pour essayer autre chose !"
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