Des tensions entre Renaissance et Horizons : "Ça se crispe" dans la majorité présidentielle

Les députés du parti d'Edouard Philippe ont la main sur l’ordre du jour de l’Assemblée, jeudi, alors que les relations sont tendues entre les groupes Renaissance et Horizons
Article rédigé par Aurélie Herbemont
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Laurent Marcangeli prend la parole pour le groupe Horizons à l'Assemblée nationale, le 6 juin 2023. (GLENN GERVOT / MAXPPP)

Combien de députés Renaissance seront présents dans l'hémicycle jeudi 14 mars pour examiner les propositions de loi sur la fast fashion ou le cumul des mandats de leurs alliés Horizons ? Ce qui est sûr, c'est que Sylvain Maillard, le chef de file des macronistes, n'a pas spécialement battu le rappel des troupes Renaissance pour garnir les travées, car l'ambiance est à la "guerre froide" dit-on dans les couloirs, avec son homologue, Laurent Marcangeli, le chef du groupe d'Edouard Philippe.

Des tensions provoquées par le départ il y a un mois de deux députés Renaissance vers le groupe Horizons. Sylvain Maillard n'a pas apprécié du tout ce débauchage, même si Horizons se défend de toute "stratégie agressive" : "On a juste ouvert la porte à des gens qui voulaient venir". Sauf que pendant plusieurs semaines Sylvain Maillard a refusé de parler à Laurent Marcangeli. Des réunions de la majorité sont ainsi passées à la trappe, au point que le patron du groupe Modem Jean-Paul Matteï a proposé de "jouer les médiateurs".

Des députés Renaissance "furieux" ou "sidérés"

Mercredi soir, les trois chefs de la majorité à l'Assemblée ont, enfin, dîné ensemble pour essayer de sortir de l'impasse... avec une nouvelle source de tension qui s'est ajoutée au menu : la vice-présidente Horizons de l'Assemblée Naïma Moutchou qui a rendu "furieux" ou "sidérés" ses collègues Renaissance parce qu'elle a laissé des députés RN cosigner une de ses propositions de lois. Ce qui ne se fait pas en macronie.

Il y a régulièrement des montées de tension entre macronistes et philippistes. "Ça se crispe", confie un conseiller ministériel. En toile de fond, il y a les ambitions présidentielles d’Édouard Philippe pour 2027. Exemple il y a deux semaines, quand l’ex-Premier ministre tire la sonnette d'alarme sur les finances publiques dans le journal L’Opinion : "Aujourd'hui le problème, c'est qu'on ne réforme pas grand-chose". De quoi faire bondir une ministre : "Toutes les réformes phares quand il était à Matignon, c'était des idées de Macron, alors que Philippe, c'est les 80 km/h... Donc les leçons de réformes..."

Et puis tout est matière à suspicion, comme la mini-campagne des philippistes pour que l'ancien ministre Clément Beaune soit tête de liste aux européennes. D'après un cadre de la campagne, "c'était leur manière de dire : si les élections sont un échec, on n'est pas responsables". Des tensions qui inquiètent dans la majorité sur le thème : "il faudrait quand même se serrer les coudes pour finir le quinquennat et avoir un seul candidat en 2027".

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