Élections européennes : troisième dans les sondages, Raphaël Glucksmann est ciblé par la gauche et la macronie
Depuis que Raphaël Glucksmann est installé entre 13 et 14% dans les sondages, il est devenu une cible. Dernier épisode en date, dimanche 12 mai, sur France 3. Lors de son passage dans l'émission Dimanche en politique, la tête de liste PS-Place Publique ne se prononce pas en faveur de la retraite à 60 ans pour tous les Français. Presque aussitôt, Jean-Luc Mélenchon, la candidate insoumise Manon Aubry, des députés et militants LFI lui tombent dessus sur les réseaux sociaux, avec ce rappel, la retraite à 60 ans, c'était le programme de la Nupes aux législatives de 2022. Les messages se multiplient sur le thème "gauche de la honte", "trahison", "arnaque", "retour du vieux Parti socialiste", voire "retour du hollandisme", l'insulte ultime en langage mélenchoniste.
Le candidat communiste Léon Deffontaines entonne aussi le refrain du "nouveau Hollande". Quand les écologistes accusent Raphaël Glucksmann, qui va présenter son programme mercredi 15 mai, de ne pas être "assez écolo", pour éviter qu'il devienne le vote utile à gauche et siphonne la liste de Marie Toussaint. Certains élus verts lui accordent une "crédibilité sur les questions internationales" mais rien de plus. Un dirigeant PS dédramatise, "c'est la proportionnelle qui veut ça, ceux qui ont des frontières immédiates avec vous vous tapent dessus très fort".
Trop à droite pour certains, trop à gauche pour d'autres
Sauf que Raphaël Glucksmann a une "frontière immédiate" supplémentaire à gérer, avec les macronistes. Après avoir essayé la stratégie "Glucksmann devrait être avec nous", Valérie Hayer le qualifie désormais "d'arbre qui cache la Nupes". Un conseiller d'Emmanuel Macron dit même que "voter Glucksmann, c'est voter Mélenchon", à cause du numéro 3 sur la liste, Pierre Jouvet, une des artisans de la Nupes au printemps 2022. Pierre Jouvet ne se démonte pas face à ces tirs croisés qui, à ce stade en tout cas, ne font pas baisser les intentions de vote, "quand la droite nous trouve trop à gauche, et que la gauche de la gauche nous trouve trop à droite, c'est qu'on est au bon endroit".
Après le 9 juin, Raphaël Glucksmann promet de ne pas "disparaître". Mais pas d'annonce cachée pour la présidentielle là-dedans assure un proche, c'est juste qu'il "se sent responsable que cet espoir à gauche ne soit pas déçu par la suite". "Il sera avec nous pour construire l'après" décrypte un dirigeant PS, alors que les socialistes rêvent de reprendre le leadership à gauche. Même si une écologiste rappelle, expérience de Yannick Jadot à l'appui, que "la hype des Européennes ne se traduit jamais par un succès ensuite".
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