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En cas de chute du gouvernement, Gabriel Attal a l'intention d'appeler tous les partis républicains, sauf le RN et LFI, à trouver un compromis

Après le pacte de non-censure proposé par le président des socialistes à l'Assemblée nationale Boris Vallaud, son homologue macroniste envisage de "lancer une initiative", si Michel Barnier est censuré ce mercredi.
Article rédigé par Victoria Koussa
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le président du groupe parlementaire Ensemble pour la République, Gabriel Attal, prononce un discours à la suite de la déclaration de politique générale du Premier ministre Michel Barnier, à l'Assemblée nationale, à Paris le 1er octobre 2024. (ALAIN JOCARD / AFP)

En cas de censure du gouvernement votée mercredi 4 décembre dans l'après-midi à l'Assemblée nationale, le chef de file des députés macronistes Gabriel Attal a l'intention d'appeler tous les partis républicains, sauf RN et LFI, pour trouver un compromis, a appris le service politique de franceinfo, mercredi. 

Le député Ensemble pour la république souhaite mettre tout le monde autour de la table et réfléchir à un pacte de stabilité, ou pacte de non-agression. Il avait déjà écrit une lettre en ce sens l'été dernier. L'idée est que chaque parti se sente libre de voter pour ou contre une proposition du prochain Premier ministre, mais s'engage à ne pas le censurer à la moindre occasion. "Il faut dépasser les clivages un an ou deux pour sortir de la crise", pousse une cadre de Renaissance.

Son entourage contacté par franceinfo confirme son idée de lancer une initiative, mais temporise. "Pour l'instant, on fait tout pour éviter la censure, ne mettons pas la charrue avant les bœufs". Une façon d'éviter de nouvelles accusations en déloyauté, alors que Gabriel Attal est perçu par certains comme l'un des responsables de l'échec de Michel Barnier, pour lui avoir mis des bâtons dans les roues.

Un pacte de non-agression 

En cas de chute du gouvernement de Michel Barnier, l'idée n'est pas de mettre en place un contrat de mariage, mais plutôt un pacte de non-agression où les partis signeraient en bas de la page pour s'engager à ne pas censurer le gouvernement en place. Le contrat permettrait de dire : "Je ne suis pas comptable de ce que fait le Premier ministre, je peux voter contre ses propositions, mais je ne lui fais pas la peau à la moindre occasion."  

La solution viendrait des partis, des groupes politiques et pas l'inverse ! Pour certains, Michel Barnier a fait l'erreur, qui risque de lui coûter sa place, de composer son gouvernement avant d'aller négocier avec les groupes à l'Assemblée. Là, l'objectif est de partir d'un accord sur cinq ou dix points. Il y a des majorités à trouver sur la fin de vie par exemple, ou sur la proportionnelle. Ce n'est qu'ensuite qu'il faudra réfléchir au nom d'un Premier ministre.

Ce ne sera de toute façon pas simple. La gauche veut un Premier ministre de gauche, et les alliés de Michel Barnier rappellent qu'ils ont le plus de députés pour soutenir un seul et même homme, quand ils comptent macronistes, MoDem, Horizons et la droite.

Un pacte de non-agression, c'est aussi l'idée du socialiste Boris Vallaud. Lui propose un pacte de non-censure, c'est à peu près la même idée. Côté PS, on assure que les communistes et les écologistes sont partants. Le patron des socialistes à l'Assemblée doit en dire plus, selon les informations de franceinfo, mercredi dans l'hémicycle, quand il prendra la parole pour défendre la censure.

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