Européennes 2024 : à Bruxelles, la Macronie espère que les retraites ne pèseront pas sur leurs résultats

"Franchement, c’est un excellent sondage !" : voilà comment un cadre Renaissance réagit à l’étude Ifop sur les élections européennes, parue le 13 mai. Bien qu’il arrive en 2 ou 3e position derrière le RN et la Nupes, selon les scénarios, le parti présidentiel se dit confiant : être crédité de 19 et 22%, en pleine crise des retraites, en Macronie, c’est vu comme un bon score. 

>> Guerre en Ukraine, impôts, retraites... Ce qu'il faut retenir de l'interview d'Emmanuel Macron sur TF1

Un constat partagé à Bruxelles : "C'est un socle solide, dans un moment pas facile", décrypte un conseiller. "20%, ça veut dire qu’on a encore la base électorale européenne de Macron", se rassure un eurodéputé de la majorité. 

Parler d'Europe pour ne pas parler des retraites

Méthode Coué en pleine crise politique ? Un peu. Mais les macronistes à Bruxelles font le pari que le contexte politique dans un an sera différent. Qui peut affirmer que les "casserolades" rythmeront encore les déplacements du Président en juin 2024 ? 

Ensuite, ils ont une conviction : que les Français se souviendront que l’Europe a été là pour la pandémie, la relance post-Covid et surtout pour l’Ukraine. "Il faut montrer qu’à 27, on est plus fort", martèle la direction de Renaissance à Bruxelles, esquissant ainsi les arguments d’une future campagne. Les Européennes 2024 sont encore un peu loin même, si la question a été abordée vendredi matin, lors d’une réunion 'Europe Ensemble" à l’Élysée entre le Président et les cadres de la majorité présidentielle en Europe. Mais selon nos informations, la liste française Renew ne devrait pas être connue avant début 2024. Idem pour la tête de liste.  

La Macronie craint une liste "Socialistes et écologistes"

"On n’a pas intérêt à rentrer trop tôt en campagne", plaide d'ailleurs un pilier macroniste à Bruxelles, comme une manière de prendre de la distance avec les retraites et, aussi, d’observer les mouvements des adversaires.

Un conseiller théorise : "Qu’elles soient pour ou contre, les listes qui ont récemment fait les meilleurs scores avaient des discours clairs sur l’Europe". C’est vrai pour le RN, euro-sceptique ; c’est vrai pour les macronistes, pro-européens. Et la gauche ? Qu’elle soit divisée ou rassemblée en format Nupes, elle ne fait pas beaucoup bouger les sondages de la liste macroniste.

La vraie crainte de Renew, ce serait une liste "Socialistes et écologistes". Une solution idéale pour des électeurs attentifs à l’Europe comme au climat qui ne souhaiteraient plus soutenir Emmanuel Macron. Une stratégie qui viendrait grignoter le socle que les macronistes espèrent encore avoir et justement développée en coulisses par des cadres socialistes.