François Bayrou, Edouard Philippe : nouveaux meilleurs amis ou simples alliés pour peser dans la majorité ?

Longtemps, ils se sont un peu regardé de travers. L’un était en poste à Matignon, l’autre a l’oreille du président... Mais le temps a passé, ils ont désormais chacun leur écurie politique au sein de la majorité. François Bayrou, le MoDem et ses 49 députés. Edouard Philippe, Horizons avec 30 parlementaires.

Ils ne sont pas réellement d’accord sur tout : hier sur la taxe carbone et les "gilets jaunes", aujourd’hui sur le calendrier de la réforme des retraites ou la proportionnelle. Mais en observant finement les rapports de force dans la majorité, on perçoit qu’ils sont quand même désormais régulièrement sur la même ligne.

Bayrou et Philippe nouveaux meilleurs amis ?

Un  proche du maire du Havre tempère : "Ils ne partiront pas en vacances ensemble mais ils ont des intérêts croisés". Leur principal intérêt : se faire respecter au sein de la majorité. Ils ont tous les deux refusé de se laisser happer par Renaissance, le nouveau parti présidentiel. Désormais, "ils font entendre leur petite musique", reconnaît un ministre.

Cet été, Horizons a même voté un amendement contre l’avis du gouvernement. Un vote pour protester contre le fait d’être moins bien traité que l’opposition LR, à qui Bercy envoyait directement des informations. Message reçu : Horizons et MoDem sont désormais mieux intégrés aux discussions. Le 4 octobre, pour la première fois, une réunion intergroupe sera organisée avant la reprise parlementaire.

Des intérêts communs mais des ambitions personnelles

À l’Elysée, on fait attention à traiter l’un et l’autre à la bonne distance. Avec une majorité relative, Emmanuel Macron ne peut pas se mettre à dos deux partenaires qui représentent presque 80 voix. Un important cadre Renaissance décrypte : "Bayrou et Philippe sont deux flotteurs qui sont devenus indispensables au bateau de la majorité."

Derrière la métaphore marine, ce même cadre se rassure : pour lui, cette convergence ne créé pas une alliance politique réelle. D’autant que si Bayrou et Philippe partagent parfois les mêmes analyses, ils n’ont ni les mêmes stratégies ni les mêmes projets. Un ministre conclut : "Ils ont des intérêts communs mais aucun des deux ne va porter l’ambition de l’autre." Le sous-titre est clair : plus 2027 se rapprochera, moins ces deux-là seront d’accord.