Gabriel Attal nommé Premier ministre : les sénateurs LR ont l'intention de contrôler davantage l'action du gouvernement

Alors que le nouveau Premier ministre est en train de travailler sur sa future équipe, la droite sénatoriale prévient qu'elle sera intransigeante à l'égard du prochain gouvernement et compte intensifier les contrôles de la politique gouvernementale.
Article rédigé par Audrey Tison
Radio France
Publié Mis à jour
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Bruno Retailleau, le président du groupe LR au Sénat, le 2 mars 2023. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

"Il faut qu'on soit beaucoup plus rude", a déclaré Bruno Retailleau, le président du groupe Les Républicains (LR) au Sénat, à tous ses présidents de Commission thématiques, des affaires économiques, aux affaires sociales, en passant par la culture. Chacun est missionné pour cibler quelques politiques gouvernementales et lancer des missions d'information, des évaluations sur le terrain, voir des commissions d'enquête.

L'objectif de la droite sénatoriale est de dévoiler les écarts entre la communication du gouvernement et l'effectivité des mesures. D'après les sénateurs LR, certaines lois votées par le Parlement ne sont pas en vigueur, car les ministres ne prennent jamais les décrets d'application ou ont tendance à les mettre sous le tapis.

Mais la droite se défend de vouloir faire des "coups politiques". Ce type de contrôle fait partie des attributions du Parlement, rappelle-t-elle. "Au Sénat nous ne sommes pas qu'un pôle de stabilité pour élaborer des lois", insiste un cadre du groupe LR. "Il faut qu'on contrôle le service après-vente avec un examen méticuleux", dit-il. D'ailleurs des commissions d'enquête sont déjà lancées, par exemple, sur la lutte contre le trafic de drogue, la droite promet des conclusions "retentissantes".

Maintien de la pression sur la loi immigration

Les sénateurs LR ne veulent rien lâcher non plus sur un texte qu'ils ont largement influencé, celui de la loi immigration. Un texte que le gouvernement a envoyé au Conseil constitutionnel, espérant à mi-mots que certaines mesures soient censurées. Soit parce qu'elles sont contraires à la Constitution, soit parce qu'elles représenteraient des cavaliers législatifs, c'est-à-dire qu'elles seraient hors sujets. Une trentaine de mesures pourraient être annulées, d'après le député Renaissance Sacha Houlié.

Alors, les sénateurs de droite argumentent pour défendre leur bébé. Ils viennent d'envoyer un rapport d'une trentaine de pages aux membres du Conseil constitutionnel. Dans ce texte, ils assurent, par exemple, que les conditions pour obtenir la nationalité française ont bien un lien avec l'immigration et ne doivent pas être écartés. "Si on supprime la moitié de nos mesures, qu'on ne vienne pas nous dire que le Conseil constitutionnel ne fait que du droit et pas de politique", s'agace un cadre de LR. Les Sages jugeront, le 25 janvier, si le texte adopté mi-décembre par le Parlement est conforme à la Constitution.

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