Indépendance de la Nouvelle-Calédonie : semaine décisive pour Emmanuel Macron
À compter de ce mardi s’ouvrent à Paris des discussions capitales pour l’avenir de l’archipel.
C'est ce mardi qu'atterrissent à Paris les principaux responsables calédoniens. Ils ne sont pas d’accord sur une question fondamentale : la Nouvelle-Calédonie doit-elle devenir indépendante ? Certains le souhaitent, d’autres non. Et ils viennent en parler, pendant une semaine, avec le gouvernement français, à l’invitation du Premier ministre Jean Castex.
Premier point très concret à faire avancer : la date du prochain référendum d’autodétermination. Il y a déjà eu deux référendums, l’un en 2020, l’autre en 2021, et à chaque fois, les électeurs calédoniens ont rejeté l’indépendance. Les accords qui lient Paris à Nouméa permettent de convoquer un troisième référendum.
Les partisans d'une Nouvelle-Calédonie française veulent qu'il ait lieu au plus vite, dès cet automne. Les indépendantistes, de leur côté, plaident pour un vote à l’automne prochain, après la présidentielle française. Et officiellement... Paris n’a pas de préférence.
"Il y a des avantages et des inconvénients dans les deux cas", explique un conseiller au fait des discussions. En fait pour l'exécutif, le plus important, à ce stade, ce n’est pas tant la date que ce qu’on met derrière ce mot, "indépendance".
L'exemple des accords d'Evian sur l'Algérie
En amont des discussions, un document de plus de 40 pages a été remis aux délégations. Un dossier piloté par le secrétariat général pour la défense et la sécurité nationale, qui est passé dans tous les ministères, validé par Matignon, et supervisé par le ministère des Outre-mer. C’est dire à quel point l’affaire est prise au sérieux.
Ce document liste, dans chaque domaine, ce que veut dire une Nouvelle-Calédonie indépendante. Qui battra la monnaie ? Qui assurera la protection aux frontières ? Combien ça coûtera ? Comment installer un système judiciaire ? Quid de l’école, de la santé ?
"Ce travail n’avait jamais été fait", indique Sébastien Lecornu, le ministre des Outre-Mer, dont les équipes se sont penchées dans les archives des accords d’Evian, qui régissent l’indépendance de l’Algérie, pour voir comment a été mené le processus il y a 60 ans, et comment éviter les chausse-trappes.
Emmanuel Macron nourrit l'espoir de rencontrer les délégations calédoniennes, lui qui s’est particulièrement impliqué dans ce dossier depuis son élection. "Mais il ne le fera que s’il y a un gain politique à en tirer", explique-t-on au gouvernement. Un créneau reste libre dans l’agenda pour la semaine prochaine, pour conclure la semaine de discussions... si tout se passe bien, et qu'il y a des annonces à faire.
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