Élections régionales et départementales : l'agenda de l'exécutif bousculé par "la période de réserve"
Les annonces gouvernementales se sont multipliées ces derniers jours. Et il y a une raison à cela.
À compter de lundi, on entre dans les trois semaines qui précèdent les élections régionales et départementales. La règle est claire : l’action du gouvernement ne peut pas porter atteinte à la sincérité du scrutin. Tout ce qui permet à un ministre d’interférer dans l’élection du fait de ses fonctions est proscrit. Et ce n’est pas limité aux seuls ministres candidats, mais bien à l’ensemble du gouvernement.
Un exemple : celui d’Olivia Grégoire, secrétaire d'État chargée de l'Économie sociale, solidaire et responsable. Elle n’est candidate ni aux régionales, ni aux départementales. Elle lance une initiative sur les entreprises "à impact", les entreprises qui s’engagent sur le plan social et environnemental. Eh bien elle doit le faire avant lundi, pour ne pas être accusée d’influencer le vote. Pourquoi ? Parce que les régions ont une compétence économique.
Aucune réforme annoncée jusqu'au second tour
De l’aveu même d’un conseiller ministériel, "l'exécutif adopte une lecture assez large de cette période de réserve, pour éviter toute polémique." Les prises de parole ? Avec parcimonie. Aucune réforme ne sera annoncée entre ce lundi et le 27 juin, le second tour des régionales. Une réunion s’est tenue la semaine dernière, avec tous les communicants du gouvernement, pour préciser les règles. En cas de doute : demander l’aval de Matignon ou du Service d'information du gouvernement.
Pareil pour les déplacements : "Les ministres devront s’abstenir de tout déplacement officiel, sauf cas particulier dont vous voudrez bien saisir le secrétariat général du gouvernement", peut-on lire dans la circulaire envoyée aux cabinets il y a un mois. Mais tous les ministres ne sont pas logés à la même enseigne. Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères, va continuer à se déplacer librement. La diplomatie, ce n’est ni une compétence régionale, ni départementale. Idem pour la ministre des Armées.
Seul le chef de l'État échappe à la règle
Le Premier ministre a remanié son agenda pour tenir compte de cette "période de réserve" : séquence diplomatique la semaine prochaine - il se rend en Tunisie -, séquence militaire ensuite. "On ne va pas non plus déserter les vaccinodromes", prévient un conseiller, puisque les régions n’ont pas non plus la compétence sanitaire.
Le président de la République est lui "seul exempté de cette règle". Et il ne va pas s’en priver. Son tour des maires de France commence début juin, mais autour de lui on assure qu’Emmanuel Macron "sera très attentif à ne pas interférer avec les élections."
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