Le Rassemblement national boucle son casting pour les élections régionales
Le parti de Marine Le Pen se penche lundi sur la liste que le parti souhaite présenter dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
En vue des prochaines élections régionales prévues en juin prochain, le Rassemblement national (RN) se mobilise. La toute dernière commission d’investiture, consacrée à la très symbolique région de Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca), se tient lundi 19 avril à Nanterre (Hauts-de-Seine). Pour maximiser ses chances, Marine Le Pen a confié la campagne à l’ancien ministre sarkozyste, Thierry Mariani. L’objectif de la réunion du jour est de valider les noms de ceux qui seront à ses côtés en position "éligible", c'est-à-dire ceux suffisamment hauts dans la liste pour espérer être élus.
En Paca, 123 sièges de conseillers régionaux sont à pourvoir. En 2015, le Front national en avait raflé 45. L'objectif est de faire au moins aussi bien cette fois, voire mieux et remporter la région. L'un des membres de la direction du RN le dit sans détours : "Il n’est pas exclu que l’une des régions bascule en notre faveur, et le plus logique serait la Provence-Alpes-Côte d'Azur."
Incongruité électorale : pour gagner la région, Thierry Mariani doit obtenir un score plus faible que Marion Maréchal Le Pen il y a six ans. "En 2015, on était trop haut", résume un cadre RN. La liste Marion Maréchal Le Pen avait alors obtenu 44% des voix au premier tour, 45% des voix au second tour.
Moins pour faire plus
Face au risque de voir la région basculer, la gauche avait retiré sa liste et appelé à voter pour Christian Estrosi, ce que l'on appelle le "barrage républicain". Dans le sud, de nombreux élus frontistes craignent que ce scénario se répète : score élevé au premier tour, et à nouveau, retrait de liste, duel, barrage républicain. "La configuration idéale, explique un cadre, c'est une dynamique de premier tour qui ne fasse pas trop peur". Et de citer un score à 34-35%, soit dix points de moins que lors de la précédente élection. Selon lui, ce score serré poussera la gauche à se maintenir, contrairement à 2015. Aujourd’hui, dans les sondages, la liste de Thierry Mariani oscille entre 24 et 31%.
De manière générale, le parti de Marine Le Pen aborde le scrutin avec prudence. Pas question par exemple de confirmer des ralliements d’élus ou ex-élus Les Républicains. "Des conférences de presse seront organisées dans chaque région, après le dépôt des listes en préfecture dans une quinzaine de jours", balaie un cadre du parti.
Pas question non plus d’avancer de chiffre, le nombre de régions qui peuvent basculer. Un conseiller régional confie : "Il nous faut être raisonnable et crédible dans nos pronostics." Lui, par exemple, ne croit pas que les Hauts-de-France puissent passer sous pavillon lepéniste. Cet élu mise davantage sur Paca, l'Occitanie voisine et la Bourgogne-Franche Comté. Marine Le Pen, elle, n'a qu'une seule certitude : "Nous serons partout au second tour", dit-elle en privé.
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